La résolution 2071 du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Mali a été qualifiée, par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien, samedi 13 octobre, de «positive» en ce qu’elle reprend de «nombreux éléments» de la démarche algérienne. Pour Washington “La résolution est une approche globale”.
“Il s’agit d’une résolution qui cristallise la convergence entre les différentes approches qui étaient sur la table ; et à ce titre nous la considérons comme positive, car elle reprend de nombreux éléments de la démarche algérienne», a souligné M. Amar Belani dans une réaction à l’adoption de la résolution. Pour le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, cette résolution reprend de nombreux éléments de la démarche algérienne, dans la mesure où elle (la résolution) «met les Maliens au centre de la recherche d’une sortie de crise dans leur pays». La résolution, a-t-il relevé ensuite, «appelle les autorités maliennes à engager un dialogue politique crédible avec les groupes de la rébellion touareg dans le cadre d’une solution globale qui préserve l’unité nationale, l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali, et à condition que les groupes rebelles se dissocient des mouvements terroristes et des groupes qui leur sont affiliés, à savoir AQMI et le MUJAO». «Par ailleurs, les pays voisins sont impliqués dans l’accompagnement du processus politique malien dans la recherche d’une solution viable», a ajouté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, mettant enfin en exergue le fait que «la lutte contre le terrorisme reste l’objectif central de toute la démarche entérinée par cette résolution, ce qui rejoint, a-t-il affirmé, la position des pays du champ qui prônent l’éradication du terrorisme et de ses affiliés du crime organisé y compris par le recours à la force.»
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Le Conseil de sécurité accorde un délai de 45 jours pour définir un plan d’intervention Le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté vendredi une résolution appelant les organisations régionales africaines et les Nations unies à présenter, dans un délai de 45 jours, un plan d’intervention visant à reconquérir le nord du Mali. Le Conseil de sécurité a demandé au Secrétaire général de l’Onu «de mettre immédiatement à disposition des spécialistes de la planification militaire et des questions de sécurité, qui viendront aider la CEDEAO et l’Union africaine, en consultation étroite avec le Mali, les pays voisins du Mali, les pays de la région et tous les partenaires bilatéraux et organisations internationales intéressés à procéder à la planification conjointe qui permettrait à la force militaire internationale demandée par les autorités de transition maliennes de voir le jour». A ce propos, il a invité le chef de l’Onu de se concerter avec ces partenaires en vue de lui soumettre un rapport écrit sur l’application de la résolution, et ce 45 jours au plus tard après son adoption, en donnant des précisions et des «recommandations détaillées et applicables pour donner suite à la demande des autorités de transition maliennes concernant une force militaire internationale, notamment les moyens et modalités du déploiement envisagé et, spécialement, le concept d’opérations, les capacités de constitution de la force, ses effectifs et son coût financier». Le Conseil s’est dit «prêt, dès qu’il recevra le rapport du secrétaire général, à donner suite à la demande des autorités de transition maliennes tendant à ce qu’une force militaire internationale prête son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du Mali». Dans sa résolution adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil s’est dit «vivement préoccupé par l’insécurité et la détérioration rapide de la situation humanitaire dans la région du Sahel, que viennent compliquer la présence de groupes armés et de groupes terroristes et leurs activités, ainsi que la prolifération d’armes en provenance de la région et d’ailleurs», et a exprimé «sa profonde inquiétude quant aux conséquences de l’instabilité dans le nord du Mali pour la région et le monde entier, et soulignant la nécessité de réagir rapidement pour préserver la stabilité dans le Sahel». Le Conseil a appelé à «renforcer d’urgence la coopération et la coordination entre les autorités maliennes, les pays voisins et les Etats de la région, en collaboration avec les entités compétentes des Nations unies, les organisations régionales et internationales et les partenaires bilatéraux, pour faire pièce à la criminalité transnationale organisée, et notamment aux activités illicites comme le trafic de stupéfiants». Il a aussi avancé qu’il attendait avec intérêt la réunion du Groupe d’appui et de suivi sur la situation au Mali qui doit se tenir à Bamako le 19 octobre en cours, à l’initiative de l’Union africaine et en consultation avec l’Onu et la CEDEAO, l’objectif étant d’arrêter les modalités de l’aide que la communauté internationale doit apporter aux autorités de transition du Mali pour régler la crise dans le nord du pays. Il a aussi exprimé sa «vive préoccupation à propos de la dégradation continuelle de la sécurité et de la situation humanitaire dans le nord du Mali, de l’enracinement croissant d’éléments terroristes, dont Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), de groupes affiliés et d’autres groupes extrémistes, ainsi que les conséquences pour les pays du Sahel et au-delà». En outre, le Conseil de sécurité a invité les groupes rebelles maliens «à couper tout lien avec les organisations terroristes, notamment AQMI et les groupes qui leur sont affiliés». Il s’est déclaré «prêt à adopter des sanctions ciblées à l’encontre de tout groupe rebelle qui ne se conformerait pas à cette disposition», tout en décidant, par ailleurs, que le Comité 1267/1989 se prononcera si des Etats membres demandent l’inscription sur la Liste des sanctions contre El-Qaïda des noms de personnes, groupes, entreprises ou entités associées au Mali avec El-Qaïda, conformément aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011). La résolution a aussi exhorté les autorités de transition maliennes, les groupes rebelles maliens et les représentants légitimes de la population locale du nord du Mali «à entamer, dès que possible, un processus de négociations crédible en vue d’une solution politique viable, dans le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays», et a prié le secrétaire général, les pays voisins, les pays de la région, les organisations internationales et régionales et les partenaires bilatéraux d’accompagner le processus politique malien. Aussi, le Conseil de sécurité a invité les Etats membres et les organisations régionales et internationales, y compris l’Union africaine et l’Union européenne, «à prêter, dès que possible et de manière coordonnée, aux forces armées et aux forces de sécurité maliennes, leur concours et leur savoir-faire, ainsi que leur appui en matière de formation et de renforcement des capacités, conformément aux exigences nationales, le but étant de rétablir l’autorité de l’Etat sur tout le territoire, de défendre l’unité et l’intégrité territoriale du Mali et d’éloigner la menace que représentent AQMI et les groupes qui lui sont affiliés».
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Washington : “La résolution est une approche globale” Les Etats-Unis ont affirmé que la résolution adoptée par le Conseil de sécurité sur le Mali était une «approche globale» permettant de répondre à une crise multidimensionnelle touchant ce pays du Sahel. «Les Etats-Unis soutiennent la résolution adoptée par le Conseil de sécurité sur le Mali, qui se présente comme une approche globale pour des crises qui se chevauchent en matière de gouvernance, de sécurité et de problème humanitaire touchant le Mali», a déclaré la porte-parole du département d’Etat, Mme Victoria Nuland, dans un communiqué. Cette résolution, a-t-elle estimé, «réalise un certain nombre d’objectifs importants : elle impose des sanctions ciblées contre les individus et les entités d’AQMI au Mali, appuie un processus de négociation pour trouver une solution politique durable avec le Nord (du Mali), offre un soutien et une assistance de l’ONU et de ses Etats membres aux efforts de planification de la CEDEAO et de l’Union africaine, et exprime la volonté du Conseil de sécurité de répondre à la demande des autorités de transition maliennes concernant une force potentielle pour aider les forces armées du Mali». Les Etats-Unis, a ajouté la porte-parole, «estiment que la CEDEAO et l’UA devraient jouer un rôle de premier plan dans la planification et la mise en œuvre d’une telle réponse, avec le soutien fort et actif de la communauté internationale». Pour le département d’Etat, «les deux éléments militaire et civil seront essentiels pour répondre aux menaces émergentes au Mali et au Sahel». A ce propos, elle a précisé que «les objectifs du gouvernement américain visant à redresser la situation au Mali comprennent la restauration de l’autorité de l’Etat malien sur son territoire national tout entier, la sauvegarde de l’unité et de l’intégrité territoriales du Mali, et de faire face à la menace posée par AQMI et les groupes affiliés».
El Moudjhid (14 octobre 2012)