Le nouveau Parlement élu le 1er décembre 2012, grâce à une nouvelle loi électorale faite sur mesure, a été, comme attendu, favorable à la dynastie régnante. La politique de la chaise vide prônée par l’opposition a entraîné une recomposition totale de l’Assemblée. Les trois plus grandes tribus bédouines du Koweït, les Awazem, les Mutair, et les Ajami, qui avaient majoritairement boycotté le scrutin, n’ont eu qu’un seul siège sur cinquante, alors qu’elles représentent d’un dixième de la population totale. L’opposition a perdu les trente-six sièges qu’elle détenait lors de la précédente législature. Ce mode de scrutin a surtout profité à la minorité chiite qui a remporté dix-sept sièges, un score jamais atteint. Pour certains, le pouvoir a sciemment favorisé l’émergence de ce bloc chiite afin de contrarier le Qatar et l’Égypte qui soutiennent en sous-main « un printemps koweitien ».
Certes l’émir a gagné la bataille, mais il est loin d’avoir gagné la guerre contre l’opposition radicale. Le risque de déstabilisation ne vient plus d’un Parlement domestiqué, mais de la rue et des organisations islamistes. D’autant que la participation n’a guère dépassé les 26 %.