L’ancien président français va faire l’objet d’une plainte déposée devant la Cour pénale internationale.
Rien ne prouve encore qu’elle sera recevable, mais la plainte déposée le 7 octobre contre Nicolas Sarkozy devant la Cour pénale internationale fera date. Ce sont des groupements de jeunes activistes, sans parti politique affiché mais résolus à faire bouger les lignes dans leurs pays respectifs, qui se constitués en un Front international de la société civile panafricaine (Fispa) et ont entrepris cette action devant la justice internationale. Le mouvement « Y en a marre », né au Sénégal en 2011 sous l’influence d’un groupe de rappeurs et de journalistes, arrive en tête de liste. Les procédures, il connaît bien, pour avoir lancé quelque mille plaintes contre le gouvernement sénégalais, alors dirigé par Abdoulaye Wade. Même chose, ou presque, pour « Le balai citoyen », mouvement burkinabè de la mouvance sankariste, et qui n’est pas pour rien dans le départ forcé de l’ancien président Blaise Compaoré.
Le Fispa reproche à Nicolas Sarkozy l’intervention armée en Libye, qui a conduit à l’assassinat du chef de l’Etat, le Guide Mouammar Kadhafi en 2011 « parce que cela a des conséquences dramatiques et néfastes sur le continent africain, et sur les populations africaines », a déclaré à RFI l’un de ses membres, l’activiste guinéen Elie Kamano. L’artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly, parrain du mouvement, se réjouit de cette première action, dont la résonance est internationale, qui est également une très bonne façon de défendre l’Afrique, la démocratie, la dignité des Africains et les droits de l’homme.
Au moment où, justement, la CPI est sur la sellette, accusée de « choisir ses clients » et de ne s’attaquer qu’à des Africains, ce qui a entraîné un mouvement de défiance sans précédent des pays africains signataires, elle serait bien inspirée de prendre en compte cette plainte contre un ancien dirigeant occidental. Cela prouverait enfin que nul ne peut, impunément, décider d’intervenir dans un pays tiers et de contribuer à en changer le dirigeant, nonobstant les conséquences sur ses citoyens et plus largement, sur la zone géographique toute entière.