Le plus célèbre écrivain israélien, Amos Oz, a qualifié les extrémistes juifs auteurs d’une vague d’actes racistes contre les chrétiens et les musulmans de « néo-nazis hébreux », rapporte samedi le quotidien Haaretz sur son site.
Cité par le journal, M. Oz a jugé que le terme du « prix à payer », largement employé pour décrire les attaques contre des Palestiniens et Arabes israéliens par des extrémistes juifs, était un euphémisme.
Il existe des « noms gentils pour un monstre qui doit être appelé pour ce qu’il est : des groupes néo-nazis hébreux », a-t-il indiqué vendredi à des invités à l’occasion de son 75e anniversaire, selon Haaretz.
« Nos groupes néo-nazis bénéficient d’un soutien de nombre de nationalistes et même de législateurs racistes, ainsi que de rabbins qui leur fournissent, de mon point de vue, une justification pseudo-religieuse », a ajouté M. Oz.
De nouvelles inscriptions anti-chrétiennes et racistes ont été découvertes vendredi à Jérusalem, où la police a augmenté la surveillance des sites religieux sensibles à l’approche de la visite du pape François en Terre sainte fin mai.
« Le prix à payer, le Roi David pour les Juifs, Jésus est une ordure », a été tagué sur le mur de l’église roumaine Saint-Georges, près d’un quartier juif-orthodoxe de Jérusalem.
L’inscription « Mort aux Arabes » a été peinte sur une maison de la Vieille ville de Jérusalem, et des swastikas – la croix gammée nazie – ont été dessinés sur les murs d’un appartement dans Jérusalem-Ouest, la partie israélienne de la Ville sainte.
Sous l’appellation du « prix à payer », des colons extrémistes et des activistes d’extrême droite ont intensifié ces derniers mois les agressions contre des Palestiniens, ou encore l’armée israélienne, en réaction à des décisions gouvernementales qu’ils jugent hostiles à leurs intérêts ou à des actes attribués à des Palestiniens.
Des lieux de culte chrétiens et musulmans sont également visés quasi-quotidiennement.
Bien que la police ait procédé à de nombreuses arrestations, elles n’ont donné lieu pour le moment à aucune poursuite, et les appels au gouvernement de confier le dossier au Shin Beth les services de renseignement, se multiplient.