La résolution (non contraignante) votée par l’Assemblée générale de l’ONU, condamnant Israël pour l’usage excessif de la force contre les manifestants palestiniens, a été adoptée au cours d’une « session extraordinaire d’urgence », par 120 voix contre huit – États-Unis, Australie, Togo, Israël et cinq États insulaires – et 45 abstentions. Depuis la fin du mois de mars, des centaines de manifestants ont été blessés et plus de 130 Palestiniens (hommes, femmes et enfants, secouristes, journalistes) ont été tués sur leur propre territoire par les balles de l’armée israélienne, par des snipers positionnés en territoire israélien. Le texte présenté sous l’intitulé « protection des civils palestiniens », demande au secrétaire général de l’ONU la mise en place d’un « mécanisme de protection internationale » dans les territoires palestiniens occupés.
La résolution dénonce « l’utilisation de balles réelles contre des manifestants civils, y compris les enfants, ainsi que contre le personnel médical et les journalistes » et se déclare « vivement préoccupée par les pertes en vies innocentes ». Elle exige que « des mesures soient prises d’urgence pour garantir l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu durable et pleinement respecté, et demande aux parties et à la communauté internationale de redoubler d’efforts afin d’instaurer les conditions nécessaires au lancement de négociations crédibles sur toutes les questions relatives au statut final, en vue de parvenir à une paix juste, globale et durable, fondée sur l’ambition d’une région où deux États démocratiques, Israël et Palestine, vivant côte à côte en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues ».
L’amendement américain citant nommément le Hamas a été rejeté – il ne fait allusion qu’à des « tirs de roquettes effectués depuis la bande de Gaza » – et n’apparaît, donc, pas, dans le texte présenté par l’Algérie et la Turquie au nom de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, et par l’Autorité palestinienne. Un double camouflet pour les alliés de l’État sioniste qui a visiblement dépité l’ambassadrice américaine, Nikki Haley, qui a qualifié la résolution de texte « à sens unique », et le représentant israélien, Dany Danon, qui a dénoncé une « collusion avec une organisation terroriste ». Les deux ambassadeurs à l’ONU ne se posent visiblement pas la question de savoir ce qui se passerait si 2 millions d’Israéliens étaient enfermés dans une prison à ciel ouvert et subissait une telle violence.
Bien que non contraignante comme toutes les résolutions de l’Assemblée générale qui est, pourtant, la voix des peuples à l’ONU, la résolution peut, néanmoins, exercer une pression sur le Conseil de sécurité et le secrétaire général, outre qu’elle dénonce à la face du monde et de l’opinion publique internationale la politique de colonisation et de répression menée par Israël qui bloque tout processus de paix viable.