Selon le journal britannique, The Guardian, la Grande Bretagne a refusé au Pentagone d’utiliser ses bases militaires au Royaume Uni et à l’extérieur, comme à Diego Garcia, Ascension ou Chypre pour procéder à des frappes préventives contre l’Iran.
Ce dispositif américain devait renforcer les forces militaires dans le Golfe. Les Britanniques auraient considéré que ces frappes « pourraient violer les lois internationales. »
Selon Nick Hopkins, journaliste du Guardian, les démarches américaines font partie d’un plan B face à l’impasse nucléaire avec Téhéran, qui a toujours nié être engagé dans un programme de développement de nucléaire militaire et dont Londres considère qu’il n’y a pas, actuellement, de menace sérieuse.
Apparemment, selon les sources de Nick Hopkins, les Américains qui s’attendaient à une résistance des Libéraux-Démocrates » (centre, 3ème groupe au parlement britannique), ont été surpris de constater qu’à droite, les Torries, ont exprimé la même position. Un signe que les Britanniques ne sont pas prêts à se laisser entraîner dans une nouvelle aventure militaire, bien que la Royal Navy soit déjà largement présente dans les eaux du Golfe, avec dix navires dont un sous-marin nucléaire, et une rotation permanente de dragueurs de mines pour assurer les couloirs de navigation stratégique dans le Détroit d’Hormuz.
Selon le Guardian, une délégation militaire britannique comprenant une forte représentation de la Royal Navy s’est rendue au quartier général du commandement central militaire américain, à Tampa (Floride), au début de l’été pour discuter de différents plans B. Les Britanniques ont exprimé leur position, cependant assez hypocrite. Ils sont, en effet, d’accord pour s’engager dans un conflit ouvert par d’autres, mais ne veulent pas participer ouvertement à la programmation de celui-ci. « Il est fort probable que si les Israéliens décidaient d’attaquer l’Iran, ou les Américains pensaient devoir le faire pour les Israéliens ou pour les soutenir, la Grande Bretagne n’en serait pas prévenue à l’avance », estime la source anonyme haut placée de Nick Hopkins.
La Maison Blanche sera-t-elle capable de freiner Israël dans sa croisade contre l’Iran ? Selon la même source, « la clé pour retenir Israël, c’est la confiance des Israéliens que les Américains s’occuperont de l’Iran au bon moment. »
Les élections présidentielles américaines ont temporisé les efforts diplomatiques sur la question du nucléaire iranien. En décembre, au plus tôt, une offre visant à alléger les sanctions sur l’Iran devrait être formulée par six puissances internationales, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France, l’Allemagne, la Russie et la Chine. En échange, l’Iran devra limiter ses réserves d’uranium enrichi. Au Foreign Office, la position est claire. Le gouvernement « ne croit pas qu’une action militaire contre l’Iran soit le bon choix actuellement, bien que l’option soit sur la table. Nous pensons que la double approche, la pression par les sanctions et l’engagement avec l’Iran, est la meilleure manière de résoudre la question nucléaire. »
Les gesticulations de Binyamin Netanyahu à l’Assemblée générale de l’Onu n’ont pas convaincu. L’Iran continue de respecter le traité de non-prolifération nucléaire et affirme qu’il n’a pas l’intention de le violer. En août dernier, le général Martin Dempsey, chef de l’armée américaine, déclarait, lui-même, à Londres qu’il ne voulait pas « faire partie d’une attaque israélienne, si Jérusalem décide d’attaquer ». Selon lui, « une attaque israélienne pourrait retarder un programme nucléaire iranien, mais pas le détruire complètement » tout en ajoutant qu’ « il est clair que les efforts de la coalition internationale pour éviter d’autres armes nucléaires peuvent être profitables si l’Iran est attaqué en temps opportun, mais je ne veux pas être complice si Israël choisit de le faire ».