L’opposition iranienne en exil a affirmé jeudi que le centre névralgique des recherches militaires pour doter le régime de Téhéran de l’arme atomique avait été déplacé récemment afin de « duper » la communauté internationale.
« Pour dissimuler ses activités nucléaires, le régime iranien procède actuellement à une vaste opération de transfert de l’Organisation pour la nouvelle recherche de la Défense (SPND), où est mené l’essentiel de ses opérations de recherche et de planification du projet nucléaire militaire », a déclaré à Paris Mehdi Abrichamtchi, un responsable du Conseil national de la Résistance iranienne, connue sous le nom de Moudjahidine du Peuple.
Selon l’opposant, qui avait déjà révélé dans le passé des pans du programme nucléaire iranien dont certains ont été confirmés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le SPND qui se trouvait sur un site du ministère iranien de la Défense dans l’est de Téhéran a été transféré à 3 km de là dans un autre site.
« Le transfert a commencé début septembre et n’est pas terminé. Mais l’essentiel du transfert a été réalisé. Nous avons informé hier (mercredi) l’AIEA », a ajouté M. Abrichamtchi lors d’une conférence de presse.
L’ancien site a conservé des activités nucléaires qui peuvent être considérées comme à « double usage », « civiles » ou « militaires » pour donner « une apparence de normalité », a-t-il précisé. Le nouveau site concentre lui des activités purement militaires, selon l’opposant iranien.
« Ainsi, en cas d’inspection, les autorités prétendront que les rapports parvenus à l’AIEA (sur des recherches nucléaires militaires) étaient incorrects », a-t-il expliqué.
Les allégations de l’opposition iranienne en exil interviennent une semaine avant la reprise à Genève des négociations entre l’Iran, qui dément chercher à se doter de l’arme nucléaire, et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne).
Il s’agit des premières négociations entre les 5+1 et l’Iran depuis l’élection en juin du président modéré Hassan Rohani. Celui-ci a souhaité arriver rapidement à un accord sur le très controversé programme nucléaire de l’Iran, alors que les négociations n’ont pas avancé en huit ans.
M. Abrichamtchi a présenté une liste d’une centaine de noms de « directeurs, experts et chercheurs » du SPND, également appelé site Mojdeh, dirigé par le général Mohsen Fakhrizadeh, nommé en 2011 au poste de vice-ministre de la Défense. « Le SPND s’est considérablement développé depuis un an et demi et est devenu une organisation indépendante au sein du ministère de la Défense », a dit Mehdi Abrichamtchi.