Les Etats-Unis veulent créer une garde nationale sunnite en Irak. A l’image des Sahwat, forces supplétives tribales créées par G.W. Bush pour pacifier les régions sunnites en rébellion contre l’occupant américain. Le Premier ministre irakien et le parlement, dominé par les chiites, font tout pour l’enterrer. Ils ne veulent pas donner des armes aux tribus sunnites. Ils craignent que ces armes ne tombent entre les mains des combattants de l’Etat islamique et soient retournées contre eux-mêmes. Il y a de bonnes raisons de croire que ce soit effectivement le cas.
En fait la révolte sunnite contre les chiites qui dirigent maintenant l’Etat irakien est loin d’être terminée. Même si la propagande américaine officielle prétend le contraire en affirmant que la guerre civile est terminée.
Pour expliquer la poursuite de cette révolte, ces mêmes appareils de propagande américains ont par la suite changé de discours, reprochant à l’ancien Premier ministre Noury al- Maliki de s’être aliéné les sunnites. Il s’agit en fait d’une aliénation réciproque. Car quelles seraient les compétences de ces combattants de la problématique Garde nationale ? Comment réagiraient-ils dans des combats les opposants à leurs « frères » dans l’État islamique?
La lecture de cet article dans le Daily News ne rassure guère (https://urlz.fr/17g8).
Comme beaucoup d’hommes ici, le colonel Hamdani – sans rapport direct avec le grand – veut que les États-Unis jouent un rôle plus important dans la reconquête Mossoul, qu’ils engagent davantage de formateurs et qu’ils arment directement les combattants sunnites.
Dans l’intervalle, Hamdani dit que ses hommes passent la plupart de leur journée à se préparer pour l’offensive éventuelle pour la reconquête de Mossoul.
«Nous faisons de l’entrainement physique chaque matin », dit le colonel entre bouffées sur une cigarette. «Nous courons sur un kilomètre, vous le savez, environ 30 minutes, alors nous ne l’étirement pendant 15 minutes, puis nous nous reposons ».
Lorsqu’on lui a demandé ce que ses hommes font pour le reste de la journée, le colonel a répondu: « de l’entrainement au maniement des aux armes ». Mais lorsqu’on lui demande d’être plus explicite, il reconnaît à contrecœur que jusqu’à récemment ses hommes n’avaient pas d’armes. « Ce que nous entendons par formation aux armes c’est le maniement des fusils » !
Ces gens ne semblent pas être très enthousiastes. Je ne peux pas les blâmer. Ils sont assis entre toutes les chaises.
Ce qui est sûr c’est qu’une plus grande participation des Etats-Unis dans la guerre et la création d’une garde nationale sunnite en Irak contre la volonté de la majorité, ne va pas les aider. Quelle serait la fin de partie pour ces combattants de la future garde nationale sunnite (supplétifs de l’Amérique en quelque sorte) si l’État islamique devait être vaincu?
Les Etats-Unis peuvent-ils leur garantir une certaine autonomie ? Sous quelle forme ? La majorité chiite serait-elle d’accord? Qui va financer une entité sunnite autonome au sein de l’état de l’Irak fédéralisé ?
Ces gens sont dans une situation désespérée. S’ils acceptent de participer, sous le commandement des Américains, à des forces supplétives sous forme de Garde nationale (ou sahwat comme en 2006) ils seront encore condamnés. Ils n’ont d’autre choix que de courber l’échine et attendre, pour la majorité d’entre eux, que la tempête passe. Apparemment, c’est exactement ce qu’ils font.
Source : Moon of Alabama
Légende : General Khaled al-Hamdani, le commandant de la base de Dobardan près de Mossoul, avec plus de 6,000 hommes de troupes sous ses ordres. (Photo by Susannah George/GlobalPost)