L’ONG Transparency International classe l’Irak parmi les huit pays les plus corrompus du monde. Au Kurdistan, tout a commencé pendant la guerre du Golfe de 1991, avec l’interdiction faite au pouvoir central d’intervenir au nord du pays. Le maintient de l’Irak sous embargo a ensuite généré des trafics qui ont considérablement enrichi les leaders kurdes Massoud Barzani (Parti démocratique du Kurdistan, PDK) et Jalal Talabani (Union patriotique du Kurdistan, UPK), notamment la contrebande e pétrole et de pneumatiques. Depuis 2003, la corruption au Kurdistan atteint des sommets : aucun contrat ne peut être signé sans payer sa dîme.
Actuellement, deux fils de Massoud Barzani font scandale. Mansour, qui a perdu 3,2 millions de dollars dans un casino des Emirats arabes unis, que son père est allé rembourser. Masrour, chef des escadrons de la mort du régime, qui s’est offert une villa de 10 millions de dollars dans l’Etat de Virginie, aux Etats-Unis, près du siège de la CIA ! Serwan Mustapha, un neveu, est impliqué dans une affaire de rétrocommissions où le nom de France Télécom a été cité… Plusieurs journalistes qui dénonçaient la cupidité des Barzani et des Talabani ont été arrêtés ou assassinés, des manifestants tués et des militants torturés. Aso Jabar, auteur d’un livre interdit sur les violations des droits de l’homme au Kurdistan, s’est enfui aux Etats-Unis. Les « amis des Kurdes », eux, ferment les yeux.