Cet émirat pétrolier traverse, depuis sa « libération » par les Américains et leurs supplétifs en 1991, une profonde crise politique. Elle n’a cessé de s’aggraver depuis la dissolution du Parlement par le gouvernement en décembre 2011 et l’imposition, par la Cour constitutionnelle, de la révision de la loi électorale afin de faire élire un Parlement plus docile.
L’opposition, au contraire, tient à l’ancienne loi qui divise le pays en cinq circonscriptions au lieu de vingt-cinq. Elle affirme qu’elle boycotterait les élections si cette disposition venait à être modifiée. Tout en répétant son allégeance à l’émir actuel du Koweït, le cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, l’opposition réclame l’instauration d’une monarchie constitutionnelle et d’un gouvernement entièrement issu des élections. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Que la Cour constitutionnelle s’incline devant l’émir ou rejette la révision de l’actuelle loi et il ne fera pas doute que le divorce entre la famille régnante et la population sera quasiment consommé. Le voisin saoudien, impuissant, observe la situation avec inquiétude et craint que le vent de la contestation ne franchisse la frontière.