« Durant la guerre de juillet, les missiles qui se sont abattus sur Haïfa, après Haïfa et qui étaient prêts à bombarder Tel Aviv sont des missiles qui ont été fabriqués par l’industrie militaire syrienne »
Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a exprimé ses condoléances, à la direction syrienne et au peuple syrien pour « les martyrs commandants » de l’armée syrienne, tués le mercredi 18 juillet dans l’attentat perpétré contre le siège de la Sécurité nationale à Damas.
« Durant la guerre de juillet, les missiles qui se sont abattus sur Haïfa, après Haïfa et qui étaient prêts à bombarder Tel Aviv sont des missiles qui ont été fabriqués par l’industrie militaire syrienne », a révélé Sayed Nasrallah pour la première fois, dans un discours prononcé dans une cérémonie organisée dans la banlieue sud, à l’occasion du sixième anniversaire de la victoire du Liban contre l’ennemi israélien. Selon lui, la Syrie était plus qu’un pont entre l’Iran et les résistances libanaise et palestinienne.
« La Syrie de Bachar al-Assad est un soutien, un bras droit, un apport pour la résistance… la Syrie est le seul pays dans le monde arabe qui a développé une stratégie militaire qui l’a transformée en une puissance capable de contrer l’ennemi sioniste. Et c’est pour cela qu’il a fallu l’éradiquer », a-t-il expliqué. Selon lui, « les commandants de l’armée syrienne sont des compagnons d’armes, des compagnons de route de la résistance libanaise et palestinienne et méritent tous les égards ».
Sayed Nasrallah qui a aussi révélé des vérités inédites sur la guerre de juillet 2006, dont les aveux des commandants et dirigeants militaires, sécuritaires et politiques israéliens selon lesquels tout a été fait dans cette guerre, sans pour autant briser la résistance, a mis en garde contre les velléités du projet américano-israélien de semer la zizanie entre les communautés et les ethnies de la région, « seul moyen pour affronter la résistance ».
Pour éviter les dérives des uns et des autres, il a proposé un traité d’honneur qui stipule que les responsables de chaque communauté ou ethnie s’engagent à maîtriser les éléments de leur groupe qui porte atteinte aux sacro-saints des autres communautés.
Les grandes lignes de son discours
« Les récentes évolutions en Syrie nous incombent de consacrer une partie de [mon allocution] à la situation régionale. En premier [lieu], je voudrais révéler des faits inédits de la guerre de juillet, et qui dévoilent la défaite israélienne, et de l’autre côté un exploit réalisé par la résistance qui n’a jamais été évoqué précédemment. Deuxièmement, j’évoquerai la situation qui a suivi la guerre, surtout sur le plan régional. [Enfin], j’aborderai la situation sur la scène locale.
Une révélation
« En cette sixième commémoration, tout Israël – dirigeants politiques, généraux militaires et sécuritaires, médias – est encore sous le choc de ce qui s’est passé en 2006. (…) Les Israéliens ne cessent d’organiser des conférences, des études, des débats auxquels participent leurs grands dirigeants et tous parlent de défaite. En ce qui me concerne, il m’a suffi que Meïr Dagan, le chef du Mossad durant la guerre, dise à Olmert, son premier ministre d’alors, que la guerre a été une catastrophe nationale et qu’Israël a reçu un coup très dur. [Ou encore] que Dan Meridor, l’un de théoriciens de la sécurité de l’entité sioniste, vienne dire qu’Israël n’a jamais vu une chose pareille et “que nous sommes au fond du gouffre”…
Lorsque les dirigeants de l’ennemi parlent d’une défaite cuisante, qu’ils sont dans la pire des situations et se mettent à chercher ce qu’ils ont réalisé de cette guerre, en vérité ils ne font que mentir. Cette guerre peut avoir réalisé quelques objectifs tactiques, mais elle n’en demeure pas moins une défaite… Sur le terrain, le résultat final est que lors du seul dernier jour de la guerre, quelque 250 missiles se sont abattus sur Israël !
Lorsque Tsahal tombe dans le piège du Hezbollah
« [Les dirigeants de l’ennemi] sont à la recherche de réalisations. Mais ils racontent des mensonges. [Revenons] sur l’opération qu’ils ont baptisé “Le poids de qualité”.
Le 14 juillet 2006, réunis dans un cabinet ministériel restreint, les commandants militaires ont dit : “Nous avons collecté des informations délicates, dangereuses et très importantes : nous avons localisé les emplacements de tous les lance-missiles du Hezbollah, ceux des missiles iraniens Fajr 3 et 5, ainsi que leurs données (…) L’armée de l’air est prête à les bombarder si vous êtes d’accord et ainsi briser le dos de la résistance et mettre fin à la guerre.” Israël s’attendait à ce que cette opération surprenne le Hezbollah et le rende incapable de lancer ses missiles de moyenne et longue portée. Le cabinet ministériel a donné son feu vert et quelque 40 chasseurs bombardiers ont déclenché une attaque au cours de laquelle, selon les Israéliens, 40 cibles ont été bombardées. Le chef d’état-major qui était alors Dan Haloutz a téléphoné à Olmert et s’est écrié : “Ça y est, nous avons triomphé, la guerre est terminée !” Le lendemain, Shimon Perez a annoncé qu’Israël avait gagné et que le secrétaire général du Hezbollah s’est enfui à Damas… alors que j’étais dans la banlieue sud.
Les dirigeants sécuritaires ont ensuite vanté les efforts intensifs, le professionnalisme dans la collecte des informations, les manœuvres et le budget énorme que cette “victoire” a nécessités. Ils ont même comparé cette guerre à celle de 1967 lorsque l’armée de l’air israélienne a détruit la force aérienne égyptienne, ou encore à l’attaque contre les Sam 6 syriens au Liban. Halotz leur a dit que 70 à 80 % des capacités balistiques du Hezbollah avaient été détruites. Telle a été l’opération “Poids de qualité” vue par Israël. Mais la vérité historique est tout autre…
“Le poids de qualité” devient « l’illusion de qualité »
« La résistance qui reste éveillée et dont le cerveau sécuritaire est en pleine action avait décelé les mouvements de l’ennemi autour des missiles. Elle a joué son jeu et l’a même aidé à collecter les infos qu’il voulait obtenir ! À un certain moment, ce cerveau sécuritaire et créatif – qui est celui du commandant martyr Haj Imad Moughniyé et de ses compagnons – savait que les Israéliens réfléchissent en termes de guerre à la première frappe (les Américains ont agi ainsi en Irak, il en a été ainsi dans la bande de Gaza également). Sans le faire sentir – et c’est là que réside l’exploit sécuritaire de la résistance –, ce cerveau a su que les Israéliens cherchaient à connaître l’emplacement de ces lance-missiles et les a aidés à les localiser. Second exploit de la résistance, elle est parvenue à évacuer les missiles de ces lieux sans que les Israéliens ne s’en rendent compte, alors qu’ils pensaient qu’ils y étaient toujours. Lorsque l’ennemi a pris la décision de bombarder ces endroits, ils étaient tous vides et sans lance-missiles ! Ce qui s’est passé par la suite est que les lance-missiles sont sortis de leurs emplacements et ont poursuivi leurs combats durant 33 jours, contre le Nord, contre Haïfa et après Haïfa, et étaient prêts à frapper Tel Aviv.
Cette opération “Poids de qualité” tant vantée par l’armée de l’air israélienne s’est avérée être l’opération de “l’illusion de qualité” et celle de “l’échec de qualité”. Les Israéliens sont tombés dans le piège que la résistance leur avait tendu. La guerre n’est-elle pas un leurre ?
70 à 80 % des capacités de la résistance sont restées en action jusqu’au dernier jour et étaient capables de continuer plus encore. Si nous nous sommes contentés d’un certain nombre de missiles, ce n’est pas parce que leur quantité était limitée, mais parce que nous envisagions l’hypothèse que la guerre puisse être plus longue…
Le lendemain, lorsqu’ils ont découvert la vérité, Halotz est entré au cabinet ministériel et leur a dit que l’opération serait longue. Ce jour-là, Shimon Perez a avalé sa langue…
« Je dis à l’ennemi sioniste que nous savons qu’elle sera sa première frappe. »
« Alors que les gens ici sont préoccupés par leurs soucis internes, économiques, vitaux et autre (et c’est de leur droit), il y a une résistance, dont les commandants et les combattants travaillent nuit et jour, qui s’occupe de ce conflit avec l’ennemi. Rien d’autre ne les préoccupe.
À cet ennemi qui travaille pour collecter des infos sur les installations et les emplacements de nos lance-missiles et prépare la première frappe, je l’appelle à tirer les leçons des erreurs et des échecs qu’il a subis et lui dis que son « Poids de qualité » n’a été qu’un fiasco. Et je lui dis aussi que nous savons déjà très bien quelle sera sa première frappe et savons comment lui riposter. Nous promettons aux Israéliens une grande surprise.
Je demande au peuple libanais et aux autres peuples de la région d’avoir confiance en la résistance, en ses capacités et en son intelligence. Sachez que dans cette région, dans le monde arabe et islamique, nous possédons des cerveaux, des cœurs, des volontés et des capacités pour planifier, gérer, combattre et vaincre en fin de compte.
Non, notre destin n’est pas celui que la plupart des gouverneurs, des régimes, des auteurs et des médias arabes tentent de nous inculquer, [tel] “notre destinée est la défaite”, “nous sommes impuissants et ceci fait partie de nos gènes”. Dans la guerre de juillet, puis dans celle de Gaza, [nous avons montré] que notre destinée est de triompher et non d’échouer (…) C’est le message que nous devons réaffirmer en cette occasion.
Les limites de la guerre : constat américano-israélien
« (…) Nous sommes entrés [depuis la fin de cette guerre] dans une nouvelle phase.
Il était prévu que la guerre contre [notre] résistance soit une phase primordiale pour détruire l’axe de la résistance contre Israël, le seul qui reste dans ce monde arabe attaché à la cause palestinienne, au peuple palestinien et à la terre arabe, celui-là même qui s’étend depuis l’Iran, en passant par la Syrie et par les résistances libanaise et palestinienne… alors que tous les autres régimes se trouvaient de l’autre côté et jouaient le facteur du temps pour que les Palestiniens oublient leur cause et fléchissent.
Il fallait à tout prix détruire cet axe : le premier maillon était le Liban, où la résistance devait être écrasée. Après, devait venir le tour de la Syrie [au motif] qu’elle a aidé la résistance et lui a donné des missiles. Il fallait renverser le président syrien et soumettre la Syrie au projet américano-sioniste. Les Américains n’ont rien à faire de la démocratie ni des droits de l’homme en Syrie…
Les autres alternatives
« Mais la victoire de la résistance a avorté ce plan, car les derniers jours de la « guerre des 33 jours », Israël quémandait un règlement. Demandez à la délégation arabe qui négociait dans les instances internationales dans quelle situation ils se trouvaient.
Israël avait renoncé à toutes ses conditions. Devant la commission Vinograd, Perez a déclaré que la 1701 était désormais le seul choix disponible, le maximum qu’il pouvait obtenir. Si au Liban, il y avait eu une réelle solidarité politique entre ses différentes composantes, et que certains poignards n’avaient pas été placés dans nos dos, nous aurions pu réaliser des exploits nationaux. Mais certains à l’intérieur ont aidé Israël politiquement pour qu’il sorte de cette impasse.
Les Israéliens sont alors partis vers une autre phase, celle de la bande de Gaza., mais leur plan a pu être avorté. [Il reste que] les plans des américano-sionistes n’en sont pas à leur fin. [Ceux-ci] ne cessent de chercher des alternatives, ils sont pragmatiques. J’ai déjà dit que les États-Unis n’en ont cure de ceux qui gouvernent, que ce soient les islamistes, les Frères musulmans, les talibans avec lesquels ils cherchent à négocier en Afghanistan ou autres : l’important pour eux, c’est la politique à suivre.
F16 et Mirkava en déroute face aux jeunes de 16 ans
« Sur la question libanaise, leur problème était le Hezbollah. À la lumière de la guerre de juillet, des convictions s’étaient forgées. Premièrement, les bombardements aériens ne décident pas du sort d’une bataille. Deuxièmement, l’opération terrestre est une aventure très dangereuse. il y a quelques jours, Olmert qui délie un peu sa langue a dit que l’opération terrestre de plus de 3 km est “une bêtise” et Halotz a acquiescé. Perez a dit dans les investigations de Vinograd : « Cette guerre contre le terrorisme, c’est-à-dire contre les missiles de la résistance, se fait à distance. Il est impossible pour un avion F16 de traquer chaque jeune de 16 ans. C’est ce qui s’est passé durant la guerre. Combien de F16 faut-il pour traquer des jeunes de 16 ans qui en fin de compte vont posséder des missiles anti-aériens ? Et il nous est difficile aussi d’envoyer un char Mirkava dans chaque tranchée…” (…)
Seul recours d’Israël : le désarmement interne de la résistance
« Je termine ce témoignage sur les propos de l’ancien chef d’état-major, Moshé Yaalone, actuellement ministre dans le gouvernement de Netanyahou, et qui concernent l’intérieur libanais : “Il est clair chez moi que le Hezbollah est un phénomène enraciné qui ne peut être écrasé à travers une opération militaire et qu’il n’y a pas de solution pour éradiquer son dispositif balistique. C’est pour cela j’encourage l’action politique qui permet de le désarmer dans le cadre d’un processus politique interne”. [En somme], le désarmement du Hezbollah doit devenir une revendication interne.
Certains Libanais réalisent ce que les Israéliens veulent, en toute connaissance de cause, et en toute ignorance.
Yaalone poursuit : “Pas de moyen d’arracher le Hezbollah du cœur des Chiites et pas de moyen de mettre fin à ses Katiouchas, c’est pour cela je propose d’organiser une action politique pour confiner le Hezbollah et pour que son armement soit perçu illégitime au Liban”. Il en conclut que “c’est la seule solution d’Israël”. Voilà qu’en Israël, on mise sur des données libanaises internes et le réveil des Libanais. [Sachez qu’]une guerre à l’instar de celle de juillet n’a pu altérer cette résistance basée sur la lutte, le jihad, le sacrifice et l’abnégation… Les insulteurs n’y pourront rien.
Le problème de la Syrie : celle d’Al-Assad pas de Khaddam
« Lorsque les Israéliens et les Américains ont poursuivi leur lecture et leur évaluation, ils ont conclu qu’ils étaient face à un autre problème : la Syrie. Mais pas n’importe laquelle. Bien entendu, ce n’est pas la Syrie des Khaddam qui les inquiète, mais celle de Bachar al-Assad.
Des évolutions importantes ont eu lieu durant ces dernières années. La Syrie a pu mettre au point une stratégie militaire basée sur une vision claire qui a transformé ce pays en une puissance militaire capable d’être une menace stratégique pour Israël – et je sais de quoi je parle ! (…) Une nouvelle stratégie basée sur la force de frappe balistique, de nos jours décisive. Pour Israël, ceci a nécessité une solution.
La Syrie est [également] le passage de la résistance, elle est le lien entre l’Iran et la résistance. Ceci est certes vrai, mais elle est bien plus que ceci : elle est un soutien réel de la résistance au niveau militaire surtout. J’en donne deux indices. Le premier n’est pas un secret car les Israéliens l’ont révélé : les plus importants projectiles qui se sont abattus sur Haïfa sont des missiles construits par l’industrie militaire syrienne. La Syrie n’est pas seulement un port ou un aéroport, mais un soutien réel. Elle a donné les armements les plus importants avec lesquels nous avons combattu au Liban ainsi que dans la bande de Gaza.
C’est la Syrie et non l’Arabie Saoudite ou l’Égypte qui a aidé la résistance à Gaza
« L’armement qui parvenait à la bande de Gaza et qui fait aujourd’hui peur à Israël, qui pour la première fois a permis aux Palestiniens de faire descendre dans les abris plus d’un million d’Israéliens… ce n’est pas le régime saoudien, ni le régime égyptien, ni les régimes arabes, qui l’ont acheminé, mais la Syrie et à travers la Syrie !
Cette direction syrienne est celle qui a pris des risques, au détriment de ses intérêts et de son existence même, pour que la résistance au Liban et en Palestine soit forte.
Quel régime arabe pourrait faire cela ?
Que signifie pour les Américains que la Syrie donne des armes au Hezbollah, au Hamas et au jihad islamique ? Lorsque ces régimes “arabes” interdisaient le pain et l’argent pour Gaza comme l’a fait l’Arabie Saoudite, la Syrie, elle, prenait des risques pour envoyer des armes. C’est la Syrie de Bachar al-Assad, la Syrie des martyrs Assef Chawkatt, de Daoud Rajha, de Hassan Turkmani qui l’a fait !
L’armée interdite
« En ce jour, nous devons dire la vérité, qu’elle plaise ou déplaise, et que les insulteurs insultent ! En principe, il y a un projet américano-israélien qui interdit l’existence d’armées puissantes dans la région. Le tout pour l’intérêt d’Israël. Le maximum qui leur est permis sont des forces de sécurité et non pas des armées. Et au cas où une armée se met en place, elle devra être équipée de A à Z chez les Américains pour qu’ils soient rassurés que jamais elle ne combattra Israël… Regardez donc les armées arabes !
Pourquoi en Irak, les Américains ont-ils, en premier lieu, dissous l’armée, cette armée qui avait livré un combat dur aux Iraniens, envahi le Koweït, et même tué les Chiites et les Kurdes ?.. Pour la seule raison qu’elle était devenue puissante et indépendante, et qu’elle se fournissait auprès des Russes. Aujourd’hui, l’Irak n’a plus d’armée et n’a qu’une police.
Dans la région, la seule armée qui n’est pas soumise aux Américains est l’armée syrienne. Après la guerre de juillet, il fallait la détruire…
Ce qui se passe [aujourd’hui] est que les Américains et les Occidentaux exploitent de justes revendications de réformes et de démocratie, [mais] pour faire entrer la Syrie dans une guerre. Il est interdit à l’opposition, même la plus nationale, de dialoguer, car il faut à tout prix détruire la Syrie et son armée, et déchirer son peuple… comme cela a été le cas en Irak.
Les commandants martyrs : des compagnons d’armes, des compagnons de route
« Les Israéliens ont eu raison de se réjouir, parce que les piliers de l’armée syrienne ont été tués. [Or] c’est leur ambition qu’il ne reste pas d’armée en Syrie. Nous renouvelons l’appel pour préserver la Syrie, son peuple et son armée, à travers le dialogue.
Les commandants martyrs ont joué un grand rôle pour aider la résistance au Liban et en Palestine. Nous présentons nos condoléances à la direction et à l’armée syrienne, au peuple, à leurs familles, nous sommes tristes pour leur mort, mais saluons leur martyre.
Ces hommes étaient nos compagnons d’armes, nos compagnons de route, dans notre lutte contre l’ennemi sioniste. Nous sommes confiants que l’armée syrienne qui supporte l’insupportable parviendra à surmonter cette épreuve, et à poursuivre son devoir et à vaincre grâce aussi à ses dirigeants nationaux…
Israël poursuit son plan en Syrie (…) mais lorsque la zizanie frappe, on ne peut plus distinguer le vrai du faux. Nous devons sortir de notre colère pour réfléchir un peu et savoir qui profite de ce qui se passe en Syrie.
Aujourd’hui, Clinton est venue dans la région. A-t-elle cherché à s’enquérir sur le peuple palestinien. Nullement ! Elle est venue rassurer les Israéliens sur les positions égyptiennes.
Les Américains sont en train de trinquer sur le sang du peuple syrien !!
Tout pour séparer l’Iran d’Al-Quds
« Sur la question iranienne, les Américains et les Israéliens savent très bien la centralité de l’Iran dans cette conjoncture : des études israéliennes prescrivent que pour se débarrasser de la résistance au Liban, en Palestine et ailleurs, il faut se débarrasser de l’Iran ; c’est leur seule préoccupation. Ils essaient tout : l’embargo, les sanctions, les liquidations, les attentats, des dizaines de chaînes satellitaires en persan sont braquées sur ce pays pour inciter le peuple iranien contre le pouvoir. Ils ont tout fait pour que des Iraniens manifestent dans les rues de Téhéran le jour d’Al-Quds et pour dire “Ni Gaza, ni le Liban, l’Iran d’abord”.
Ils ont tout essayé contre l’Iran mais aujourd’hui, et comme l’a dit le guide suprême, l’Iran est cent fois plus fort qu’il y a trente ans : c’est un grand pays, de par son peuple, son territoire et ses capacités matérielles.
Ils dramatisent en parlant de guerre. Mais notre destinée est de vivre dans une terre de guerres, d’être des hommes, des femmes et des enfants de guerre.
Si la cause palestinienne revient aux régimes arabes, la Palestine est perdue à jamais
Gaza devrait se préoccuper de son sort. Je m’adresse au peuple palestinien, et voudrais lui adresser un mot sincère : il sait que nous l’aimons, que nous lui sommes solidaires, que nous le soutenons et portons une partie du fardeau. Si la cause palestinienne revenait aux mains des régimes arabes, la Palestine sera perdue à jamais. Il y a un axe qui a payé le prix de son soutien aux côtés des Palestiniens, qui est victime d’une attaque féroce et fait l’objet d’une des pires campagnes confessionnelles. C’est le sort du peuple palestinien qui est le premier visé !
Le dossier libanais : le renforcement de l’armée et la peur des Américains
« S’agissant du renforcement de l’armée libanaise, tous les Libanais se disent unanimes sur cette question. Mais je doute (…) Les accusations lancées ces derniers jours à l’encontre de cette institution, qui mettent en question le patriotisme et la neutralité de l’armée, constituent la plus grande menace qui pèse sur elle.
Pour que nous ayons une armée forte, il faut que nous ayons le courage de prendre des décisions fermes. C’est-à-dire ne pas avoir peur de l’ambassadrice américaine ou du général américain.
Les Américains mentent. Ils ne veulent pas donner des armes à l’armée qui puissent être utilisées contre « Israël ». Mais ils avancent comme prétexte le fait d’avoir peur que ces armes tombent dans les mains du Hezbollah.
Nous leur disons : “Donnez les armes à l’armée, nous n’avons pas besoin de ses armes !”
Pourtant l’Iran avait dit qu’il était prêt à octroyer ou à vendre à bas prix des armes à l’armée libanaise. Mais au Liban, quel responsable aurait le courage de prendre la décision d’accepter ce don de l’Iran ?
Relation stratégique avec le CPL
« Avec tout ce qui se passe aujourd’hui, je veux confirmer notre relation stratégique, cordiale, amicale et sincère avec tous nos alliés et nommément avec le Courant patriotique libre (CPL). Au cours des deux dernières semaines, des choses ont été dites sur cette relation.
Nous, au sein du Hezbollah, nous réaffirmons notre respect, notre appréciation et notre relation stratégique avec la personne du général Michel Aoun et avec les camarades au sein du CPL, ses cadres, ses membres et son public.
Je certifie que cette alliance est stratégique et que ce que nous avons accompli ensemble pendant six ans, notamment dans les jours difficiles, ne saurait être brisé par un désaccord ou l’hypothèse d’un désaccord sur une question sociale ou politique.
La question sunnite-chiite
« J’appelle tous les Libanais et surtout les partisans de la résistance à la patience, à la discipline et à ne surtout pas répondre aux provocations. Certains paient de l’argent pour pousser le Liban vers le chaos et la division confessionnelle.
Dans ce contexte, je voudrais aborder le sujet du pistolet en jouet, puisque des députés et des prédicateurs en Égypte, au Soudan et dans les pays du Golfe ont en parlé. Ils ont montré à des fidèles rassemblés dans les mosquées un pistolet en jouet prétendant qu’il a été fabriqué par les Chiites et qui ressort le son suivant : “Tuez Sayeda Aïcha – la femme du prophète Mohammad”. En réalité, la phrase en anglais émise par ce jouet ne dit rien de cela.
[Mais] qui donc empêcherait les entreprises occidentales et israéliennes de fabriquer un jouet qui appelle à tuer sayeda Aïcha ou bien le khalifa Abou Bakr ou Ali ? Et nous, les musulmans nous les croyons et nous nous entre-tuons !
Nous sommes appelés à la vigilance. D’où la nécessité d’un pacte d’honneur entre les diverses composantes confessionnelles aux termes duquel tout individu, de n’importe quelle communauté, qui se permettrait de s’en prendre à d’autres groupes, devrait être désavoué par sa propre communauté.