Le chef du Hezbollah nargue Israël et demande à ses adversaires de ne pas tester sa détermination.
Le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a lancé un défi à Israël, le 11 octobre, en confirmant que le drone qui l’a survolé, en fin de semaine dernière, avait envoyé par la Résistance, et qu’il n’est pas le premier et ne sera pas le dernier. Dans une allocution télévisée, sayyed Nasrallah a précisé que le drone «n’est pas de fabrication russe mais iranienne et a été assemblé par des techniciens du Hezbollah». Cette opération prouve, a-t-il dit, que la Résistance peut arriver à toutes les zones en Israël. Selon lui, l’appareil, après avoir décollé du territoire libanais, a traversé des centaines de kilomètres sans obstacle ni problème technique, a traversé la mer et pénétré en Israël via les territoires palestiniens occupés. Il a pu survoler des sites israéliens sensibles avant d’être intercepté et abattu au-dessus du réacteur nucléaire de Dimona, dans le désert de Naqab (Neguev).
Autre dossier sensible évoqué par Sayyed Nasrallah, la question syrienne. Dans ce contexte, il a démenti les informations faisant état d’une présence militaire du parti en Syrie. «A ce stade, nous n’avons pas combattu aux côtés du régime, ni le régime ne nous l’a demandé. D’ailleurs, qui dit qu’agir ainsi serait dans l’intérêt du Liban?» s’est-il interrogé. Il a toutefois soulevé une dimension «que le gouvernement et beaucoup de partis politiques libanais occultent», celle des villages syriens, «limitrophes de la Békaa-Ouest et habités en grande partie par des Libanais, toutes confessions confondues: chiites, sunnites, chrétiens, alaouites». «Ces vingt-trois localités et douze fermes abritent 30000 Libanais», a- t-il précisé. Ils sont oubliés par le pays. Les médias devraient se rendre sur place pour faire des reportages sur cette question», a-t-il proposé. Sayyed Nasrallah a indiqué à cet égard que des habitants de ces villages, proches du Hezbollah, ont décidé de se défendre après que «leurs maisons eurent été attaquées et qu’ils eurent été agressés, kidnappés et déshonorés» par les bandes armées qui sévissent en Syrie. «Ces villages sont la cible d’attaques quotidiennes, et le gouvernement devrait veiller sur ces Libanais tués alors qu’ils protégeaient le pays, a-t-il dit. Les Libanais en Europe et en Amérique latine méritent certes l’attention des autorités, mais les Libanais dans les villages syriens sont oubliés.» Sayyed Nasrallah a par ailleurs fait la lumière sur l’affaire de l’explosion du dépôt d’armes appartenant au Hezbollah, dans le village de Nabichit, dans la Békaa. «Le principe élémentaire de toute stratégie militaire est de ne pas rassembler toutes les armes et munitions sur un même site, a-t-il expliqué. Il est normal que la Résistance soit déployée partout sur le territoire et veille à maintenir secrètes ses méthodes, sauf que leur problème est précisément avec cette Résistance». Citant un article paru dans la presse israélienne sur l’explosion de Nabichit, affirmant que «personne ne regroupe ses munitions dans un même endroit lorsqu’il veut combattre Israël», Sayyed Nasrallah a regretté que «des Libanais, surtout ceux qui se prétendent défendre la souveraineté, ne reconnaissent pas cette nécessité, quand bien même l’ennemi nous l’aurait accordé».
Médiarama 12 octobre 2012