En attendant les obsèques officielles du président John Atta-Mills, décédé brusquement le 24 juillet à l’hôpital militaire d’Accra, des suites d’un cancer, le vice-président, John Dramani Mahama, 54 ans, prend progressivement ses marques.
Après avoir pris les rênes du pouvoir, conformément à la constitution ghanéenne qui fait du vice-président le successeur automatique du président en cas de décès, Dramani Mahama a posé les bases de son action d’ici la fin de l’année. Aux ministres qu’il a réunis en conseil peu après sa prestation de serment, dans l’après-midi du 24 juillet, il a donné des consignes fermes pour la gestion des affaires publiques dans une période qui s’annonce délicate, jusqu’aux élections présidentielle et législatives prévues le 7 décembre 2012.
Pendant son intérim, Dramani Mahama a l’intention de prendre le contrôle total du parti politique au pouvoir, le National Democratic Congress, (NDC). Ainsi a-t-il reçu le soutien de ses principaux responsables pour devenir le candidat à l’élection présidentielle.
Selon un communiqué du NDC, cette candidature devrait être officialisée lors d’un prochain congrès, prévu « d’ici au 1er septembre » prochain.
« Nous ne pensons pas qu’il y ait de rivaux. Sa candidature sera approuvée », a tenu à souligner George Lawson, le secrétaire général du NDC, comme pour conjurer l’épisode de 2011, où le président Atta-Mills avait été contraint à des primaires au sein du parti, en raison de la candidature de l’épouse de l’ancien président Rawlings, Nana Konadu Agyemang, finalement battue.
Mais ces primaires avaient laissé des traces. Mme Rawlings et son époux, fondateur du NDC et ancien mentor d’Atta-Mills, se sont finalement lancés dans la création d’un nouveau parti, dans l’optique de présenter un candidat à la présidentielle. Les rivalités entre militants pro ou anti Rawlings au sein du NDC, referont-elles surface ? Pour les observateurs, le soutien affiché par les principaux cadres du parti à la candidature de Dramani Mahama laisse penser que le successeur d’Atta-Mills ne devrait pas éprouver de difficultés à être investi.
Toutefois, son succès à l’élection n’est pas pour autant acquis, Dramani Mahama devant faire face à un vieux routier de la politique ghanéenne, Nana Akufo-Addo, décidé à effacer, cette année, ses échecs des précédents scrutins.