Les gouvernements occidentaux, le Conseil de Sécurité de l’ONU et les puissances régionales doivent changer de politique et appeler, à l’occasion du Ramadan, à imposer sans tarder un cessez le feu gelant les positions sur le terrain et ouvrant des couloirs humanitaires.
Communiqué*
Les craintes qui étaient celles de nombreux parlementaires au sujet de la politique menée par les puissances occidentales concernant la Syrie sont confirmées désormais de la manière la plus cruelle.
Non seulement la chute, annoncée depuis des mois comme imminente de Bachar al-Assad ne s’est pas produite, mais ce dernier s’est renforcé politiquement et militairement ces dernières semaines. Après les désertions initiales, la grande masse de l’armée, constituée de Syriens de confession sunnite, lui reste fidèle.
Surtout, l’emprise des groupes terroristes de la mouvance d’Al-Qaïda est confirmée de semaine en semaine. Les attaques menées contre l’ASL, l’exécution de certains de ses responsables, montrent que les armements destinés à la rébellion modérée et laïque ne sont nullement protégés des captations jihadistes.
L’ALS est accusée par les fondamentalistes de chercher à imposer la démocratie plutôt que la Charia !
Les jihadistes, désormais renforcés par des talibans pakistanais, s’apprêtent à instaurer un émirat islamique dans le Nord de la Syrie après avoir vaincu l’ASL. Les tensions s’accroissent au Liban, des groupes s’apprêtent à y multiplier des attentats déstabilisateurs.
Il apparaît désormais que la situation régionale ne pourra être stabilisée en y introduisant plus d’armes, ce qui n’aura comme conséquence que d’aggraver le martyre du peuple syrien.
Les gouvernements occidentaux, le Conseil de Sécurité de l’ONU et les puissances régionales doivent changer de politique et appeler, à l’occasion du Ramadan, à imposer sans tarder un cessez le feu gelant les positions sur le terrain et ouvrant des couloirs humanitaires. Un compromis global doit être recherché par l’ensemble des parties prenantes aux affrontements, y compris l’Iran, ce doit être l’objectif de la conférence de Genève II.
A défaut, l’affrontement généralisé entre chiites et sunnites embraserait toute la région, déclenchant des migrations massives de populations sur des bases confessionnelles, et l’exil définitif des minorités, notamment chrétiennes.
* Gérard Bapt et François Loncle sont des députés français respectivement président et Vice président du Groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale.