L’histoire Zachary Foster rend ici compte de ce que sont les pratiques d’une armée génocidaire.
Une armé qui a reçu carte blanche pour pratiquer les pires exactions dont l’assassinat d’enfants en bas âge ou d’adultes invalides, handicapés.
Si ça ne rappelle pas le nazisme, alors je me demande alors où et quand a-t-on pu voir une armée régulière se comporter ainsi ?
Il est temps que les mandats d’arrêt de la Cour Pénale Internationale requis à l’encontre de Yoav Gallant et Benjamin Netanyahou soient émis et que les Etats signataires du statut de Rome agissent comme il se doit si ces criminels se retrouvent dans des territoires sous leur juridiction. On peut espérer aussi que des mandats d’arrêt seront émis contre d’autres criminels sionistes dont leur chef d’État, Isaac Herzog, qui vient d’être reçu à Paris par son homologue français. Herzog qui a déclaré qu’il n’y a pas d’innocents à Gaza, un message reçu cinq sur cinq par la Wehrmacht sioniste.
Comment Israël tue les populations les plus vulnérables de Gaza
Par Zachary Foster
La semaine dernière, l’armée israélienne a lâché un chien de combat sur Muhammed Bhar, un Palestinien atteint du syndrome de Down [trisomie 21]. Muhammed a crié « habibi » ou « mon cher » lorsque le chien lui a mordu le bras et la poitrine. La mère de Muhammed a plaidé auprès de l’armée le fait qu’il était handicapé et ne représentait aucune menace, mais en vain. Sa famille a alors été obligée de rester là à le regarder se vider de son sang dans la pièce voisine. Comment l’armée israélienne a-t-elle pu cibler un homme si manifestement innocent et sans défense qu’il pouvait à peine prononcer un mot pour réagir ?
Ce meurtre était choquant, mais pas surprenant. Depuis plus de 9 mois, les soldats israéliens n’ont plus aucune entrave. Depuis le 7 octobre, le principe directeur est le suivant : «Une nation entière» est responsable, pour reprendre les mots du président israélien Isaac Herzog. Pour Israël, les adultes handicapés, les nouveau-nés, les enfants et les personnes âgées ne sont pas seulement les premiers à souffrir, ils sont aussi souvent les premiers à être ciblés pour être exécutés par l’armée israélienne.
Cela est devenu évident lorsque, le 13 octobre 2023, Israël a ordonné à l’ensemble des 1,1 million de personnes du nord de Gaza de fuir vers le sud, y compris des milliers de personnes âgées et de patients hospitalisés qui ne pouvaient pas être déplacés. Cet ordre était une véritable condamnation à mort pour un nombre qu’on ne saurait évaluer de jeunes, de personnes âgées et de personnes handicapées qui dépendaient du soutien vital des hôpitaux, des médecins, des soignants et des membres de leur famille.
Ce fut le premier ordre d’évacuation parmi des dizaines ou des centaines, si ce n’est des milliers, émis depuis. Chaque ordre émis équivaut à une nouvelle condamnation à mort pour les populations les plus vulnérables et les moins mobiles de Gaza, qui ne disposent que rarement, voire jamais, du temps nécessaire pour évacuer et qui ne se voient offrir que rarement, voire jamais, un endroit sûr où évacuer.
En décembre 2023 , l’organisation Euro-Med Monitor, basée à Genève, a fait état d’exécutions sommaires de plusieurs personnes âgées de plus de 60 ans. Selon de nombreux témoignages, des soldats ont abattu des personnes âgées peu après leur avoir ordonné d’évacuer leur domicile. Dans certains cas, les exécutions ont eu lieu quelques instants après avoir été libérées de leur détention |par l’armée].
Dans d’autres cas, les habitants les plus vulnérables de Gaza ont été pris pour cible alors qu’ils étaient en quête d’un refuge. Bashir Hajji, un habitant de la ville de Gaza âgé de 79 ans, a été « brutalement exécuté alors qu’il traversait le « couloir de sécurité » lorsque des membres de l’armée israélienne lui ont délibérément tiré une balle dans la tête et dans le dos ».
Ibrahim Yaghi a été témoin d’un incident similaire le 11 décembre 2023, lorsque l’armée israélienne l’a expulsé de son domicile. « Je marchais vers le sud depuis deux heures au milieu de milliers d’autres personnes », a écrit Yaghi. « À côté de moi marchait un homme âgé qui avait clairement du mal à suivre. Il était en train de se déshydrater. Il s’est arrêté pour boire de l’eau alors qu’il était sur le point de s’effondrer. Cela signifiait qu’il gênait la circulation sur la route. La chose suivante dont je me souviens, c’est que son sang était partout sur mon visage. Il était tombé au sol. Il avait été abattu de sang-froid sous mes yeux par les forces d’occupation israéliennes. »
Il y a aussi l’histoire de Naifa Al-Suda, la grand-mère de 94 ans assassinée par l’armée israélienne lors de son deuxième raid sur l’hôpital al-Shifa en mars 2024. Les troupes israéliennes ont forcé toute la famille de Naifa à fuir vers Wadi Gaza, leur promettant que Naifa s’en sortirait bien, alors même qu’elle dépendait de sa famille pour sa survie.
Après le retrait de l’armée israélienne de l’hôpital al-Shifa et de ses environs, la famille de Naifa est retournée chez elle pour la chercher. « Nous sommes allés dans l’appartement de ma sœur, où nous avions été obligés de laisser ma grand-mère », a déclaré Mohammad Saad Al-Nawati. « Nous avons découvert un crâne, une colonne vertébrale et d’autres os sur son lit. C’est tout ce qui restait de ma grand-mère, dont le corps a été réduit en cendres dans notre maison. »
Les nouveau-nés sont encore plus vulnérables que les personnes âgées et sont donc eux aussi la cible d’exterminations. Le 10 novembre 2023, Israël a expulsé de force le personnel de l’hôpital pour enfants Al-Nasr, dans le nord de Gaza. Deux semaines plus tard, des journalistes sont entrés dans l’unité de soins intensifs pédiatriques et ont découvert cinq bébés morts dont les corps en décomposition gisaient à proximité de cathéters et de respirateurs.
Le témoignage poignant du médecin juif américain Mark Perlmutter témoigne également de la pratique de l’armée israélienne consistant à cibler les plus innocents d’entre tous :
« J’ai deux enfants dont j’ai des photos qui ont été victimes de tirs si précis dans la poitrine que je n’aurais pas pu placer mon stéthoscope sur leur cœur avec plus de précision, et directement sur le côté de la tête, chez le même enfant. Aucun enfant en bas âge n’est touché deux fois par erreur par le «meilleur tireur d’élite du monde». Et ce sont des tirs d’une mortelle précision»
Pour l’armée israélienne, il n’y a pas d’innocents à Gaza, pas même des femmes de 94 ans, ni des nourrissons sous respirateur, ou encore d’hommes atteints du syndrome de Down incapables de dire du mal des chiens envoyés pour les massacrer.
Par Zachary Foster
Palestine Nexus 26 juillet 2024
Présenté et traduit de l’anglais par Djazaïri