Le 2 novembre, Tel Aviv a annoncé la fermeture « indéfiniment » des deux seuls passages encore ouverts entre Gaza et Israël. Prétexte, un projectile supposé avoir été lancé depuis Gaza, détecté par le système de défense « Dôme de fer ».
Ce tir supposé n’a fait aucun dégât et n’a pas été revendiqué. Les trois autres passages déjà fermés, le resteront, tout comme celui de Rafah fermé par les Égyptiens. Ainsi, la bande de Gaza, déjà soumise au blocus israélien, dévastée par les cinquante jours de frappes israéliennes cet été, est-elle désormais totalement isolée du monde extérieur, y compris privée de l’aide humanitaire dont la population a tant besoin. Les frappes israéliennes ont détruit près de 20 000 maisons, et des dizaines de milliers de personnes vivent dans le plus grand dénuement, privées notamment d’eau potable et d’électricité. Près de 60 000 personnes vivent dans les refuges organisés par les Nations unies dans des écoles de l’UNRWA – du moins celles qui n’ont pas été détruites par les bombardements israéliens qui en ont touché 118 et détruit totalement 22 – et, de manière générale, une grande partie de la population dépend de l’aide alimentaire apportée par les agences de l’ONU. Le rapport de l’ONU présenté en septembre par Ramesh Rajasingham, coordinateur des Affaires humanitaires dans les Territoires occupés note, également, la destruction de 50 centres de santé primaire et 17 hôpitaux.
Ce sont là, aux termes des lois internationales, des crimes de guerre et contre l’humanité, et si les alliés occidentaux ont condamné Israël, ils n’en continuent pas moins à livrer des armes à l’État sioniste et à préserver son impunité. La décision d’Israël de lancer des enquêtes sur des « mauvaises conduites » et « violation des lois internationales » par certains soldats de Tsahal, n’est que poudre aux yeux, n’étant menées que par des responsables militaires, dont le Major-général Dani Efroni. De leur côté, les enquêtes menées par l’ONU ou Human Rights Watch portant sur des incidents séparés, bombardements d’objectifs civils ou exécutions de civils, si elles permettront, peut-être, de déposer une plainte auprès des tribunaux internationaux – ce qui serait quand même très étonnant – ne peuvent atteindre Israël au cœur de sa stratégie exterminatrice dont la dernière décision des dirigeants israéliens d’extrême droite ressemble fort à celle que les Nazis prirent en créant le ghetto de Varsovie.