Depuis une semaine on parle du « menteur » Cahuzac, on le connaît bien maintenant. Il y a quelques jours on apprend que le grand rabbin de France Gilles Bernheim, après avoir reconnu que son livre de méditations juives comportait plusieurs passages d’un auteur universitaire américain, il ne serait pas agrégé de philosophie contrairement à ce qu’il laissait entendre : « lorsqu’il a été décoré de la Légion d’honneur, le 3 mars 2010, à l’Élysée, le président de la République d’alors, M. Sarkozy avait souligné, avec admiration son agrégation de philosophie ».
« Dites la vérité, c’est la seule façon de ne pas se tromper », on connaît la réplique du Commissaire au suspect qu’il est en train d’interroger… Et trois menteurs ayant pignon sur rue, ont mis, à quelques jours d’intervalle, le mensonge à l’ordre du jour, peut-être pourraient-ils constituer une confrérie !
Leurs mensonges n’ont pas de lien et se situent à des niveaux différents mais ont un point commun, celui de mentir pour asseoir leur pouvoir, leur puissance, leur domination, leur autorité, leur notoriété, leur richesse matériel ou symbolique. En quelque sorte, ce sont des usurpateurs, car sans le mensonge, peut-être, ils ne seraient pas là.
Depuis une semaine on parle du « menteur » Cahuzac, on le connaît bien maintenant.
Il y a quelques jours on apprend que le grand rabbin de France Gilles Bernheim, après avoir reconnu que son livre de méditations juives comportait plusieurs passages d’un auteur universitaire américain, il ne serait pas agrégé de philosophie contrairement à ce qu’il laissait entendre : « lorsqu’il a été décoré de la Légion d’honneur, le 3 mars 2010, à l’Élysée, le président de la République d’alors, M. Sarkozy avait souligné, avec admiration son agrégation de philosophie ».
Au Portugal, un ministre vient de démissionner, le 4 avril, Miguel Relvas, ministre des affaires parlementaire et bras droit du premier ministre, le meilleur élève de la troïka (FMI, UE, BCE). Il disait avoir obtenu une licence de sciences politiques à l’Université Lusophone de Lisbonne (il a fallu presque un an pour que les révélations de la presse portugaise, mettant en cause son diplôme, soient entendues par les responsables de l’État). Le gouvernement a reconnu finalement l’origine frauduleuse des titres du ministre.
Des arrangements avec la vérité, des accommodements de circonstance, des vrais mensonges, chacun de nous, peu ou prou, y a eu recours pour bonnes ou mauvaises raisons. Et au fond chacun est responsable de ses vérités, de ses représentations, de ses fabulations…
Mais à ce niveau de responsabilité et de représentation, le mensonge est d’une autre nature. Et on peut dire que nous sommes dans un système où la vérité compte moins pourvu qu’on arrive à ses fins, personnels ou pour son clan. Et je crois que c’est ça dont la démocratie doit se défendre ou plutôt mettre en place les moyens pour y mettre fin, tant que possible.
D’un côté deux hommes politiques, de l’autre un religieux. Et si le grand rabbin de France s’autorise « à ne pas dire la vérité », rappelons que son pouvoir n’est pas que spirituel, il est aussi politique : que ce soit pour justifier la politique du gouvernement d’Israël, ou concernant les questions de politique intérieure, notamment sur la sécurité.
Source :
https://blogs.mediapart.fr/blog/arthur-porto/060413/confrerie-des-menteurs