Depuis plusieurs semaines, les services de renseignement chinois sont en alerte : une centaine de membres du Mouvement islamique du Turkestan oriental (Mito) serait revenue au Xinjiang après avoir passé plusieurs mois en Syrie, selon le bulletin TTU. Même si l’ambassade syrienne à Pékin n’a confirmé la présence que d’une trentaine de citoyens chinois dans les rangs du Front al-Nosra, l’expérience acquise par les militants islamistes ouïgours dans les combats en Syrie suscite quelques inquiétudes dans les organes de sécurité chinois. Pour ceux, ces islamistes chinois représentent une nouvelle menace pour la stabilité, déjà précaire, du Xinjiang. En réalité, la présence de ces djihadistes en Syrie est attestée depuis octobre 2012. Ils bénéficient d’une structure d’accueil et de soutien en Turquie, qui est chargée de leur acheminement jusqu’en Syrie.
Les activistes du Mito avaient déjà pris part au djihad par le passé, notamment en Afghanistan, où une vingtaine d’entre eux a été capturée par les Américains puis transférée à Guantanamo. L’« émir » Memetiming Memetialias, alias Abdul Haq al-Turkistani, avait été tué le 14 février 2010 lors de l’attaque d’un drone américain contre le village de Zor Babar Aidak, près de Mir Ali, au Nord-Waziristan. On a également vu ces islamistes aux Philippines, aux côtés du Front moro islamique de libération et du Harakat al-Islamiyya, plus connu sous le nom de groupe Abu Sayyef.