Au cours d’un vote historique, 52 sénateurs sur les 100 (dont 55 démocrates) que comprend le Sénat se sont prononcés pour la limitation de l’usage du filibuster. Cette procédure permettait à une minorité d’imposer un seuil de 60 voix pour adopter un projet de loi ou l’approbation d’une nomination du président à un poste de juge fédéral ou de membre de l’exécutif. Ainsi, en un mois, trois candidats nommés par le président Obama pour la Cour d’appel du District de Columbia ont été rejetés. La tension entre républicains et démocrates était alors à son comble.
C’est le sénateur Harry Reid, à la tête de la majorité démocrate, qui a ouvert le débat le 21 novembre en déclarant qu’il était évident que le Sénat avait besoin de réformes sérieuses. Il a même appelé le filibuster l’« option nucléaire » ! Désormais, les personnes nommées sont confirmées par une majorité de 51 voix.
Il est vrai qu’avant de prendre le contrôle du Sénat, les démocrates ont utilisé leur part de filibuster. Ils ont néanmoins affirmé que les républicains, parti minoritaire aujourd’hui, avaient réécrit la loi en demandant systématiquement une « supermajorité » de 60 voix pour les nominations proposées par le président. Autrefois l’exception, le filibuster était devenu une routine, bloquant le Sénat.