Rick Santorum, en stoppant sa campagne mardi l0 avril, soit deux semaines avant les primaires de son « Etat natal », la Pennsylvanie, a évité ce qui aurait pu être une embarrassante défaite dans son propre Etat, mais aussi préserve ses chances de se représenter autre fois (dans quatre ans) pour devenir le candidat républicain à la présidence.
Ultra-conservateur, populaire surtout auprès des évangélistes et autres républicains profondément conservateurs), il avait abordé la compétition avec virtuellement aucun « soutien » de poids et très peu d’argent. Il a surpris son parti en gagnant onze Etats et plus de trois millions de votes. Sa décision de suspendre sa campagne est une concession réaliste à l’égard de Mitt Romney, qui a gagné 660 délégués pour la convention républicaine en août (contre 281 délégués pour lui-même) et accumule un avantage quasi insurmontable. Se maintenir dans la campagne risquait de lui faire endosser le rôle de « trublion », utilisant de l’argent, du temps, et des débats parfois houleux entre les candidats de son parti. Ses défaites, notamment dans l’Ohio et le Wisconsin, ont fait de lui un candidat sans avenir.
Au même moment, sa fille Bella, âgée de 3 ans, née avec une maladie génétique (Trisomie 18) a été hospitalisée, conférant ainsi à sa décision de quitter la campagne un aspect émotif et touchant. De nombreuses photos de toute la famille en pleurs sont parues dans la presse, confortant cette impression[1].
Santorum, auparavant inconnu sur la scène nationale, est maintenant dans la position de jouer un rôle éventuel dans l’avenir si, d’ici quatre ans, il n’apparaît aucun autre politicien qui se prononce contre l’avortement, contre homosexualité, et désireux de mettre Dieu au centre de la vie publique d’une nation qui se déclare malgré tout laïque.