Le candidat républicain Mitt Romney s’est exprimé devant les membres de la NAACP, sans convaincre et sans parvenir à faire taire les critiques.
Le 11 juillet, Mitt Romney a décidé de jouer l’homme dans l’antre du lion. Il s’est adressé au National Association for the Advancement of Colored people (NAACP) lors de sa 103ème convention. Cette assemblée des Africains Américains est un groupe connu pour sa fidélité à Barack Obama.
Pourquoi l’a-t-il fait ? On doute qu’il pensait changer l’opinion de ses auditeurs, qui d’ailleurs l’ont hué à plusieurs reprises. Son discours semblait plutôt vouloir démontrer sa force et son courage, non seulement vis-à-vis de l’audience, mais pour les républicains qui doutent de ses convictions et qui le soupçonnent de n’être pas assez conservateur.
Le résultat ? Romney a commencé son discours avec des mots qu’utilisent beaucoup de politiciens quand ils s’adressent à des groupes minoritaires : démontrer leurs problèmes comme si eux-mêmes n’en étaient pas conscients. Ayant décrit ces différentes questions (les jeunes désavantagés, les quartiers soumis à la violence, l’absence de débouchés, etc.), ses réponses – si tant est qu’il en ait eu – ont été conformes à la langue de bois largement utilisée dans sa campagne (diminuer les impôts – de qui ? réduire le gouvernement, aider les sociétés, promouvoir des écoles privées et religieuses, combattre les syndicats des enseignants et bien sûr « éliminer chaque programme non-essentiel que je pourrai trouver – ceci inclus Obamacare ». Résultat : les plus fortes huées.
Tout cela pour plaire à sa base, car c’est ce qu’elle réclame de lui. Le NAACP n’a pas apprécié. Il a publié une déclaration, disant : « Ce matin, le Gouverneur Romney a expliqué son agenda pour notre pays. Malheureusement une grande partie représente tout le contraire des valeurs du NAACP – que ce soit l’accès égal aux soins de santé ou la réforme de notre système d’éducation… »
Parlant le même soir à un groupe de donateurs au Montana, Romney a précisé : « J’ai eu le privilège de parler aujourd’hui lors de la convention du NAACP à Houston et je leur ai livré le même discours que je vous offre à vous. Je ne donne pas des discours différents à des audiences différentes ». C’était la réplique – ou la tentative de réplique – aux critiques formulées contre lui, qui affirment notamment qu’il est l’homme du « flip-flop », c’est-à-dire qu’il change de discours selon le moment et selon l’audience.