Vladimir Poutine a accusé le secrétaire d’État américain, John Kerry de mentir à propos du rôle d’al-Qaeda dans le conflit syrien. Et il a raison.
Le président russe a déclaré à l’occasion d’une réunion du conseil des droits de l’homme, au Kremlin, « Ils mentent magnifiquement, bien sûr. J’ai vu les débats au Congrès. Un député demande à M. Kerry : « Al-Qaeda est-il présent ? » Il a répondu : « Non, je vous dis en toute responsabilité, qu’il n’est pas présent ». Les unités d’al-Qaeda sont la dorsale militaire principale et ils le savent, dit encore Poutine, en se référant aux États-Unis. « C’était révoltant et cela m’a surpris, nous leur parlons, nous procédons en partant du principe que ce sont des gens corrects, Mais Kerry ment et sait qu’il ment. C’est triste. »
Dans un autre échange avec un sénateur, on demande à Kerry s’il était « absolument vrai » que l’opposition syrienne était « plus infiltrée par al-Qaeda avec le temps ». Kerry a répondu : « Non, c’est vraiment absolument faux. C’est absolument incorrect. »
Vladimir Poutine a également fait part de son opinion selon laquelle les enfants tués vus sur des vidéos l’auraient été par des bandits liés à al-Qaeda.
Le gouvernement américain a qualifié de « ridicule » la déclaration du président Poutine. « Le secrétaire Kerry est, comme vous le savez tous, un vétéran combattant décoré », a déclaré Jen Psaki, la porte-parole du Département d’État, en se référant à son service pendant la guerre du Vietnam. « Il a eu… plus d’une citation. Il ne perdra donc pas le sommeil après des commentaires aussi absurdes fondés sur une citation incorrecte et complètement déformée » a-t-elle ajouté.
Aux côtés du secrétaire à la Défense, Chuck Hagel et du président du chef d’état major des armées américaines (après avoir été commandant général de la force multinationale de sécurité en Irak, pour grimper ensuite les échelons jusqu’au plus haut poste), il a, le 3 septembre, utilisé toutes les vieilles ficelles qui ont si bien fonctionné pour attaquer l’Irak et la Libye. « Vous vous moquez de nous, vous nous prenez pour des marionnettes ! » a lancé le sénateur Rand Paul à John Kerry. C’est donc Rand Paul, républicain et figure du mouvement réactionnaire Tea Party, qui s’élève contre l’intervention américaine militaire en Syrie, prônée par le démocrate John Kerry. La confusion des sentiments…
Reste que le Congrès américain ne peut voter l’usage de la force contre la Syrie sans un accord préalable du Conseil de sécurité des Nations unies, cela serait considéré, selon la Constitution américaine, comme un acte d’agression.