Les frères Koch (David et Charles, les multimillionnaires dont le rôle peut être décisif dans le choix du candidat républicain pour la présidence) ont tenu un « sommet » le 1er août à Dana Point, Californie, où leur réseau s’est également réuni avec quelque 450 « super » donateurs. Cinq candidats présidentiels républicains ont présenté leurs programmes respectifs au cours du week-end. D’autres potentiels candidats ont aussi fait le pèlerinage à la Mecque : sept gouverneurs, six sénateurs et trois députés étaient parmi les participants.
Un scénario ressemblant à un mariage à la Hollywood – seuls les invités ont pu y accéder et les donateurs ont été contraints de laisser leurs mobiles à l’entrée.
Que s’est-il passé alors ? Les deux frères Koch, en dépit de leur mise en scène grandiose, tenaient à ne pas être perçus comme les bailleurs de fonds ou les faiseurs de rois de la droite américaine. Ils ont plutôt centré leurs interventions sur la stratégie consistant à attirer le « middle third », c’est-à-dire l’électorat du centre qui serait davantage tenté de voter démocrate.
Les Républicains ont présenté des programmes comportant des dépenses de l’ordre d’un milliard de dollars, avant la fin de 2016, pour financer l’éducation et des réformes de la justice notamment. Des journalistes de dix organisations de presse ont été invités à cette condition près : ils ne pouvaient pas nommer les donateurs sans en avoir eu la permission.
Le réseau Koch n’a pas pour le moment de vrai favori pour 2016. Lors de cette étape, les donateurs semblaient prêts à distribuer des chèques à plusieurs candidats. Mais il faut noter qu’une sélection a déjà eu lieu puisque seulement 6 des 17 candidates républicains ont reçu des invitations : Carly Fiorina, Scott Walker, Marco Rubio, Ted Cruz et Jeb Bush. Rand Paul, a, quant à lui, refusé l’invitation.
Ted Cruz a rencontré un certain succès auprès du public qui a ri et applaudi abondamment ses boutades, bien qu’en privé beaucoup doutent qu’il pourrait gagner. Jeb Bush, qui s’est présenté à un événement des frères Koch pour la première fois, a été chaleureusement accueilli.
Le consensus qui se dessine actuellement semble indiquer qu’il fallait à tout prix arrêter « Donald » (Donald Trump), que ces hommes d’affaires ne considèrent ni comme un candidat sérieux, ni comme un véritable conservateur et craignent de surcroît qu’il puisse nuire au futur nominé. Pour sa part, Trump n’a pas mâché ses mots au sujet de cette rencontre : « Je souhaite beaucoup de chance à tous les candidats qui se sont rendus en Californie pour plaider leur cause et recevoir le soutien financier des Frères Koch… »
Néanmoins, cette année, au contraire des années précédentes, des groupes économiques alliés aux Koch ont décidé très tôt de participer à l’effort financier en faveur des Républicains. Cette conférence a enregistré un nombre record de participants de ce type. Des groupes super-Pac (les puissants Comités d’action politique) tel « Americans for Prosperity » foncent déjà pour donner vie à une opération nationale, et un autre super-Pac soutenu par les Frères Koch et leurs alliés directs, envisagent de dépenser à très court terme, quelque 100 millions de dollars. On atteindra vite des sommes considérables !