Israël espionne les États-Unis à « un niveau alarmant, voire terrifiant ». Selon une enquête du magazine américain Newsweek, Israël vole massivement des secrets à son ami le plus fidèle, son protecteur, son bienfaiteur. Citant des responsables de l’administration Obama sous couvert d’anonymat, les Israéliens ont « franchi la ligne rouge ». Les agents israéliens mettraient la main sur tout ce qu’ils peuvent trouver, documents politiques, diplomatiques, industriels et technologie militaire, mais espionnent aussi des personnalités de la Maison-Blanche, comme le vice-président Al Gore en 1998. Tous les moyens sont bons : diplomates, missions commerciales, joint-ventures entre compagnies israéliennes et américaines, agents des services secrets. L’espionnage israélien n’est pas nouveau – des agents sionistes travaillaient déjà aux États-Unis avant même la création de l’État d’Israël –, mais il a pris des proportions sans précédent. On se souvient de l’affaire Jonathan Pollard, un juif américain des services secrets de la marine, condamné à la peine de mort aux États-Unis en 1987 pour avoir transmis des informations secret défense à Israël. Sauvé par le lobby israélien, il sera libéré sur parole dans dix-huit mois, après avoir passé vingt-sept ans en prison.
Le ministre israélien des Affaires stratégiques, Yuval Steinitz, a « catégoriquement » démenti l’enquête de Newsweek. La Maison-Blanche, dont les pratiques d’espionnage international de masse ont été révélées sur Internet par l’ancien employé de la CIA Edward Snowden, se tait. L’arroseur n’aime pas être arrosé, et la situation devient compliquée lorsque le coupable est le protégé privilégié dans une région que les États-Unis ont mis à feu et à sang.