La visite conjointe en Egypte des ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense, Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou, pour rencontrer leurs homologues égyptiens en format 2+2 n’est pas la percée d’un blocus car il n’en existe aucun à l’égard de l’Egypte.
Il est ici question du retour de Moscou sur le marché égyptien et notamment de la coopération militaro-technique. Les accords pour la livraison d’armes russes au Caire, s’ils étaient signés, seraient les premiers depuis 1972, date à laquelle les militaires soviétiques avaient quitté le pays sur ordre du président Anouar el-Sadate. La signature de contrats pour les fournitures d’armes en Egypte au cours des entretiens actuels de Lavrov et Choïgou est peu probable. Il sera plutôt question de préparer des accords-cadres qui rendront ces livraisons possibles à terme. Néanmoins la première rencontre des ministres en format 2+2 en Egypte a une importance psychologique pour le Caire. Elle apporte une plus grande conviction et légitimité au gouvernement égyptien formé après le renversement du régime des Frères musulmans. La Russie espère que ce pays se relèvera après la vague de révolutions et les problèmes intérieurs qui ont suivis, et qu’il jouera à nouveau un rôle de leader dans les organisations régionales internationales, contrairement à ces dernières années. Le ministre Sergueï Lavrov invitera également son homologue à participer plus activement au règlement de la crise en Syrie. Au final, cette visite des ministres russes au Caire est surtout un «encouragement à agir» sur l’arène internationale adressé aux autorités égyptiennes.
Rossiïskaïa gazeta (Quotidien russe)