Un groupe extrémiste lié au réseau terroriste Al-Qaïda a revendiqué l’attentat. «Il s’agit d’une double attaque pour laquelle deux de nos héros, des sunnites du Liban, sont tombés en martyrs», a écrit sur Twitter Sirajeddine Zreikat, un responsable des Brigades Abdallah Azzam.
Un double attentat terroriste a visé mardi matin le 19 novembre l’ambassade d’Iran, faisant au moins 23 morts et près de 150 blessés. Selon les premières informations, le double attentat a été perpétré par deux kamikazes. Le premier, circulant à moto, a tenté de se faire exploser à l’entrée principale de la chancellerie, près du kiosque des gardes pour ouvrir la voie au deuxième kamikaze, au volant d’une voiture bourrée d’explosifs, et qui projetait de la faire sauter à l’intérieur de l’enceinte de l’ambassade. Toutefois, le terroriste au volant de la voiture a été gêné par une camionnette, ce qui a laissé le temps aux gardiens d’ouvrir le feu en sa direction. Il s’est alors fait exploser à quelques mètres de l’entrée.
La déflagration a provoqué d’énormes dégâts dans les immeubles et les commerces autour de l’ambassade. Les façades ont été éventrées, les balcons se sont effondrés, les vitres ont volé en éclat dans un rayon de 50 mètres et de nombreuses voitures ont été détruites. Certains passagers sont morts calcinés dans leurs véhicules. Des corps déchiquetés ont été projetés à plusieurs mètres du lieu de l’explosion.
Un groupe extrémiste lié au réseau terroriste Al-Qaïda a revendiqué l’attentat. «Il s’agit d’une double attaque pour laquelle deux de nos héros, des sunnites du Liban, sont tombés en martyrs», a écrit sur Twitter Sirajeddine Zreikat, un responsable des Brigades Abdallah Azzam.
Les premières informations ont fait état de la mort de l’attaché culturel iranien, cheikh Ibrahim Ansari, dans l’explosion. Après le double attentat, plusieurs cordons de sécurité ont été installés. Des artificiers de l’armée ont commencé leur enquête et le commissaire du gouvernement près du Tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, est arrivé sur les lieux. Le Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati, a condamné l’attentat, le qualifiant d’«acte terroriste». «L’objectif de cet attentat est de déstabiliser le Liban», a-t-il estimé.
Le député du Hezbollah, Ali Ammar, a accusé «un monstre terroriste» soutenu par certains pays arabes et Israël d’être responsable de cet acte. «Ils ne réussiront pas à vaincre notre peuple. Rien n’arrêtera la résistance», a-t-il martelé. Le commandant en chef de l’Armée libanaise, le général Jean Kahwagi, a condamné, dans un communiqué, le double attentat et appelé les responsables à faire des efforts pour régler la crise politique interne. Cet attentat «est une tentative de détruire l’entente nationale au Liban», a estimé le général dans l’ordre du jour qu’il a adressé aux militaires. «Notre destin et notre seul choix est de protéger le pays et d’éviter d’avoir recours à des solutions extérieures qui nous entraîneront dans le vide», a-t-il ajouté.
L’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, Ghadanfar Rokn Abadi, a assuré que l’attentat n’aura «aucun impact» sur les positions de la République islamique à l’égard de la situation régionale. «Bien au contraire, tous les Iraniens veulent poursuivre la lutte contre l’ennemi israélien», a déclaré M. Rokn Abadi.
La porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangère a déclaré depuis Téhéran que ce double attentat n’empêchera pas son pays de continuer à «soutenir le front de la résistance» dans la région.
Source : Médiarama