Si, en public, les officiels des pays membres de la banque africaine de développement tressent des lauriers au Rwandais Donald Kaberuka dont le deuxième et dernier quinquennat s’achève fin août, en privé les langues se délient au sujet des multiples zones d’ombre de son mandat. Figurent, au nombre des griefs formulés, la politique de décentralisation à tous crins qu’il a engagée et qui aurait fait exploser les charges de l’établissement, mais aussi l’opération de rapatriement de la Bad à son siège social d’Abidjan, qui aurait laissé une ardoise salée restée jusque-là secrète. En cause aussi, certains recrutements : la preuve du problème sérieux de ressources humaines que connaît l’institution se trouve dans les programmes de nombre de candidats à la succession du Rwandais qui ont tous prôné, dans leurs programmes, une nouvelle politique de recrutement et de ressources humaines. L’heure étant à la glorification de l’œuvre de Kaberuka par la direction de la Banque et plusieurs actionnaires, l’abcès devrait être crevé dès la remise du pouvoir, le 1 er septembre prochain, des rênes de la banque au candidat qui devait être élu fin mai. La page Kaberuka serait alors définitivement tournée.
Donald Kaberuka. Le vrai bilan, après septembre ?
