Un roman policier africain, écrit par quelqu’un qui n’est pas africain, et pourtant c’est une réussite.
Difficile exercice que de situer un roman policier en Afrique lorsqu’on n’est pas africain. Encore plus est le fait de le placer à Bamako, au Mali. A ce titre, on peut donc saluer la performance d’Alain Wagneur, qui s’en sort sans trop de casse. Bien sûr, nos lecteurs s’agaceront de quelques lieux communs que l’on sait d’autant plus inexacts qu’ils sont impossibles mais restent néanmoins répétés depuis des lustres. Ce n’est pas le plus important. On n’appréciera plutôt, outre l’intrigue, habilement menée, les différentes sources d’inspiration qui sont comme un rébus crypté que le lecteur averti saura déjouer. Il y a donc des énigmes dans l’énigme, qui n’empêchent nullement de prendre beaucoup de plaisir au déroulement de l’enquête et à la résolution finale, intéressante. Notons également le style souple et sans fioriture, dont on appréciera l’efficacité dans le genre parfois encombré du roman policier.
Alain Wagneur, Djoliba, fleuve de sang, éditions Actes Sud, collection actes noirs, 328 pp. 23 euros
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