Selon un rapport de Partneship Africa Canada (PAC), membre du processus de Kimberley, Robert Mugabe et son entourage auraient détourné pour 2 milliards de dollars issus de la vente de diamants, ou « diamants du sang », de la mine de Marange contrôlée par l’armée. Les diamants sont en général revendus secrètement à un prix inférieur à leur valeur réelle. En 2012, selon le rapport, 10 millions de carats de Marange ont été exportés vers Dubaï pour une valeur de 60 millions de dollars, revendus le double à Surat, en Inde, le plus grand centre de taille de diamants au monde, mais toujours bien en dessous de leur valeur. Le PAC considère que ces détournements ont permis à Mugabe de financer, outre sa fortune personnelle, une armée et un gouvernement parallèles « de police, officiers supérieurs et personnalités loyales, dont beaucoup sont connus pour construire des domaines privés et posséder des voitures de grand luxe, bien plus coûteux que leurs revenus personnels officiels ». Le PAC demande au processus de Kimberley d’être plus rigoureux. Les diamants de Marange ont, d’ailleurs, créé la division au sein du processus de Kimberley lors de sa conférence tenue en novembre aux Victoria Falls. Avec, d’un côté, ceux qui veulent garder ces diamants sur le marché – principalement des acteurs industriels et investisseurs influents – et, de l’autre, ceux qui font campagne pour leur limitation – les gouvernements occidentaux et organisations des droits de l’homme, tant que Marange sera encore le lieu de violence et de violation des droits humains. L’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, a plaidé pour la levée des sanctions sur le Zimbabwe et les diamants, tout en alertant sur le danger de les « laisser tomber dans les mains d’une élite prédatrice ».
Diamants de Marange : un rapport accablant
