Jadis exemplaires, les relations entre la Syrie et le Qatar sont désormais exécrables et les deux pays s’acheminent vers la rupture des relations diplomatiques.
Jadis exemplaires, les relations entre la Syrie et le Qatar sont désormais exécrables et les deux pays s’acheminent vers la rupture des relations diplomatiques. Depuis que Bachar al-Assad avait refusé de recevoir l’Emir du Qatar et son Premier ministre, dès le premier mois du soulèvement populaire, les relations entre ces deux anciens alliés s’étaient gravement détériorées. Damas accuse le Qatar, à travers la chaîne Al-Jazeera, de jouer la carte de la guerre confessionnelle, en laissant le Cheikh Youssef Al-Qaradhaoui dire dans plusieurs de ses prêches que le régime de Damas est dirigé par des « infidèles », allusion à la communauté alaouite dont est issu le président syrien. Depuis, on n’a moins entendu les prêches incendiaires de cet idéologue des Frères musulmans dans le monde arabe. Le Qatar a réagi à cet « affront » en annulant plusieurs projets d’infrastructures en Syrie, dont deux grandes centrales éléctriques. La réponse syrienne n’a pas tardé. Dans un message oral envoyé à l’Emir du Qatar, le président syrien lui aurait dit : « désormais, vous pouvez mettre une croix sur les investissements qataris en Syrie, notamment dans le domaine immobilier ».
Autre facteur qui a contribué à la détrioration des relations entre les deux pays : le soutien apporté par Damas au pouvoir de Kadhafi. Ce soutien a mis l’émir du Qatar dans tous ses états dans la mesure où l’émir a mis tout son poids dans cette guerre. L’échec de cette expédition pourrait lui coûter cher sur le plan intérieur. Il a donc réagi à travers une campagne médiatique hystérique menée tambour battant par la chaîne Al-Jazeera qui semble désormais épouser sans recul les positions de l’opposition la plus radicale appelant à la chute du régime. Affaire à suivre.