Le président de la République Kaïs Saïed a annoncé, ce dimanche 25 juillet 2021, lors d’une réunion d’urgence avec des dirigeants sécuritaires et militaires, qu’il a décidé, conformément aux dispositions de l’article 80, de geler les travaux du Parlement et de lever l’immunité sur tous les députés. Immédiatement, le chef du mouvement islamiste Ennahdha a condamné ces mesures en accusant le chef de l’État de perpétrer un coup d’État contre la Révolution et la Constitution et s’est engagé à prendre la tête de la résistance à ce coup de force.
Afrique Asie et agences
Kaïs Saïed a, également annoncé qu’il va présider le ministère public afin de poursuivre en justice les députés ayant des affaires en cours. Il a ajouté qu’il présidera le pourvoir exécutif, aidé par un gouvernement dirigé par un chef de gouvernement qu’il désignera lui-même
Kaïs Saïed a assuré que d’autres mesures vont suivre et seront annoncées à travers des décret-loi, et ce, conformément aux dispositions à la Constitution.
Il a, également assuré qu’un texte sera publié dans les prochains instants et entrera en vigueur immédiatement, selon lequel le chef du gouvernement actuel serait limogé et remplacé par une autre personnalité.
« Le chef du gouvernement dirigera le gouvernement et sera responsable devant le président de la République. Il présidera le conseil des ministres sur ordre du président de la République qui est le président du Conseil. Le président de la République désignera les membres du Gouvernement, proposés par le chef du Gouvernement », a indiqué le chef de l’Etat.
Dans la foulée de cette déclaration en présence des chefs militaires et sécuritaires, le
président de la République a décidé de limoger le chef du gouvernement Hichem Mechichi.
Il a déclaré qu’il va nommer quelqu’un d’autre à sa place sans dire lequel.
Il a également annoncé qu’il va prendre la tête de l’exécutif et nommer les ministres sur la base d’une proposition du nouveau chef du gouvernement.
Kaïs Saïed précise qu’il applique l’article 80 de la constitution qui ne lui permet pourtant pas de prendre ce type de décisions.
C’est clair, les différentes décisions de ce soir représentent un tournant majeur dans la vie politique tunisienne. Il n’est pas encore dit que ces décisions vont être exécutées vu que plusieurs vont les considérer comme contraires à la constitution. Comme c’est le cas du parti islamiste Ennahdha, dont plusieurs permanences avaient été saccagées dans la journée par des manifestants en colère. Selon Reuters, Rached Ghannouchi a rejeté ces mesures contraires à la révolution et à la constitution et s’engage à les mettre en échec. A suivre..
VIDEO : Discours du président de la république (en arabe) :