Deuxième personnalité de l’État et dauphin constitutionnel de par sa fonction de président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, l’ex-chef de la rébellion ayant porté Ouattara au pouvoir, devrait perdre ces attributs en cas de oui au projet de nouvelle constitution. Il lui sera soumis début octobre, avant le référendum prévu à la fin de ce mois. Le projet, dont la mouture finale a été concoctée par un comité d’experts, a été remis au président Ouattara fin septembre. Il prévoit, entre autres, l’institution d’un poste de vice-président qui sera élu sur le même ticket que le président de la République au suffrage universel direct, deviendra le numéro 2 du pouvoir, et assumerait l’intérim en cas d’empêchement du chef de l’État. Le Parlement actuel, unicaméral, deviendra bicaméral avec l’avènement d’un Sénat dont le tiers des membres sera nommé par le président de la République. Cette nouvelle structure disputera à l’actuelle Assemblée nationale, présidée par Soro, les prérogatives que celle-ci détenait jusque-là exclusivement. Des « innovations » constitutionnelles qui tombent au plus mauvais moment pour Soro, obligé de garder profil bas depuis l’affaire des écoutes téléphoniques relatives au putsch raté de Gilbert Diendéré au Burkina Faso. Au sein du pouvoir, il est régulièrement tancé du ministre d’État en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko.