Le programme de gouvernement du régime d’Abidjan avait émerveillé ses amis et militants. Ses suiveurs et autres coquins qui résistent difficilement à l’odeur des billets de banque aux origines suspectes. Nous autres qui savions que ce régime était le conglomérat d’intérêts étrangers n’étions point fascinés par ses démonstrations
Le programme de gouvernement du régime d’Abidjan avait émerveillé ses amis et militants. Ses suiveurs et autres coquins qui résistent difficilement à l’odeur des billets de banque aux origines suspectes. Nous autres qui savions que ce régime était le conglomérat d’intérêts étrangers n’étions point fascinés par ses démonstrations spécieuses.
Nous attendions que le suffrage populaire lui montre régulièrement le chemin de la défaite. Malheureusement pour nous, nous n’avions pas su que les puissants de ce monde, comme ces colons qui sont « venus ce soir », feraient de notre pays, un Etat sans lois. En effet, ils avaient préparé ces dictateurs à la fraude, au vol et au braquage électoral. Le ballet éhonté des bombes franco-onusiennes, nous imposa une sorte de « peste ». Et depuis 30 mois, nous convulsons entre les mains méchantes de ce régime. Nos problèmes s’amoncellent au fil du temps.
La solution à ces problèmes, dit-on, a été confinée dans le taux de croissance économique, dans le Programme National de Développement (PND). Mieux, les travaux de construction de ponts et de réhabilitation d’ouvrages sont présentés comme des panacées. Ces travaux auraient donc un double effet : Un effet sur la fracture sociale et un autre sur le train de vie des populations. De façon triviale, il suffirait pour le citoyen lambda de voir la pompe à motricité humaine de son village réhabilitée pour qu’il ne fasse plus de la restauration de la justice et des libertés démocratiques, une condition de la cohésion sociale. Il suffirait également pour un autre, de passer sur le pont à péage Henri Konan Bédié, pour que son salaire connaisse un embonpoint jamais égalé. L’effet, nous dit-on, n’est pas automatique. Seulement, il n’a jamais été démontré que la croissance économique a accompli, à terme, le miracle de panser les profondes blessures d’un peuple violé et humilié. La fameuse croissance de 9.8% que le régime s’échine à vanter est un échec en cela qu’elle n’est pas inclusive.
Premièrement, elle n’a aucun effet sur les ménages. La croissance et le train de vie des ménages suivent des trajectoires différentes. Plus l’on parle d’une embellie économique, moins le citoyen parvient à vivre décemment. Quel paradoxe ! Ne sommes-nous pas en face d’une croissance qui appauvrit ? Evidemment cette croissance est une véritable farce, un gros mensonge d’Etat. Si tel n’est pas le cas, alors à qui profite la croissance ? Les véhicules de luxe des hommes du régime (Adama Toungara, Kamagaté Souleymane alias Soul 2 Soul), le parc auto démentiel d’Issiaka Ouattara alias Wattao in « Passeport pour le Crime », les voyages intempestifs du chef de l’exécutif aux frais de l’Etat sont des spécimens qui révèlent que la croissance ne bénéficie qu’à un groupuscule perché au sommet.
Deuxièmement la croissance dont parle le régime n’a pas l’aura nécessaire pour briser les antagonismes politiques, lesquels antagonismes sont de véritables obstacles à la naissance d’une nation ivoirienne. C’est une erreur d’analyse infantile que fait ce régime en considérant que le taux de croissance de 9.8%, la construction de ponts, les autoroutes de Grand Bassam et du nord, le retour de la BAD… pousseraient les ivoiriens à s’embrasser. Surtout que ces mêmes ivoiriens savent que ces travaux ne sont rien d’autres que l’actualisation de projets savamment « bouclés » par le régime de Laurent Gbagbo.
L’analyse du régime s’apparente fort bien à une sorte d’achat de conscience, de corruption. Un jeu qui consisterait à inviter les ivoiriens à se réconcilier au nom d’une autoroute parachevée ou d’une université qui, bien que réhabilitée, n’est pas le reflet des grands rêves promis. Le régime voudrait transiger avec la réconciliation en fermant grandement les yeux sur les problèmes essentiels.
Au regard de ce qui précède, il est à noter que le taux de croissance du régime n’a aucun effet ni sur la vie des populations, ni sur le processus de réconciliation. Il est loin des promesses du régime qui prétendait produire un miracle à partir de la croissance. A la vérité, il s’agit d’un taux de croissance menteur.
Alain Bouikalo, Juriste
17 octobre 2013
https://www.cameroonvoice.com/news/article-news-12903.html