Le mandat d’arrêt lancé par la Cour pénale internationale contre Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo, incarcéré depuis un an à La Haye, aux Pays-Bas, divise jusque dans les rangs du parti au pouvoir. Il intervient en effet à une période délicate du processus de réconciliation nationale engagé pour panser les plaies de la crise militaro-politique de décembre 2010-avril 2011. Les modérés du parti du président Ouattara le considèrent comme intempestif. Pour eux, pas question d’extrader l’ancienne dame de fer vers La Haye, priorité à la justice ivoirienne qui s’est saisie de ce dossier et de ceux d’autres fidèles de Gbagbo, en attente de jugement. L’idée serait de proclamer une amnistie après les jugements pour favoriser la réconciliation nationale, une mesure qui, fort commodément, permettrait aussi aux rebelles pro-Ouattara et soupçonnés de crimes d’échapper aux poursuites judiciaires.
Le clan des faucons estime, quant à lui, que le transfert de Simone aux Pays-Bas serait un bon débarras, sa sécurité posant régulièrement problème. Des plans de libération par d’anciens obligés supposés ont été récemment révélés, contraignant les geôliers de Simone à la faire changer de lieu de captivité.