À la mi-juin, le ministre ivoirien du Commerce, Jean-Louis Billon (ex-homme d’affaires et président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire), indiquait avoir saisi la justice de la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Motif : l’attribution du deuxième terminal à conteneurs du port d’Abidjan au consortium piloté par le Français Vincent Bolloré, qu’il considère comme une « injustice économique ». Mais les autorités ivoiriennes l’ont désavoué une semaine plus tard. Elles ont, en effet, annoncé fin juin avoir paraphé un document d’entente avec le consortium APMT-Bolloré-Bouygues, attributaire de la concession du terminal, avant la signature programmée pour fin juillet, au plus tard, de la convention de concession.
Pour rappel, le consortium composé de BAL (Bolloré Africa Logistics), APM Terminals et Bouygues Travaux publics a remporté en mars dernier l’appel d’offres pour la gestion de ce terminal, au terme d’un processus houleux. Arrivés derniers à l’offre technique, les attributaires avaient déposé une offre financière nettement supérieure à celles de ses deux concurrents, CMA CGM-Necotrans-ICTSI-Movis d’un côté, MSC-Hanjin de l’autre. Le groupe Bolloré, répondant aux accusations de Billon, a révélé que ce dernier était actionnaire de la société Movis, gérée par l’un de ses frères, laissant croire par-là que Billon agissait, dans cette affaire, plus comme un homme d’affaires lésé dans une transaction que comme un ministre.
Les autorités ivoiriennes ayant maintenu leur confiance à l’attributaire controversé, des interrogations fusent au sujet de l’avenir de M. Billon au sein du gouvernement qui est apparu divisé sur la question.