L’ex-seigneur de guerre d’origine burkinabè, qui avait créé une zone de non-droit dans l’ouest, après avoir prêté main-forte à l’ancienne rébellion qui avait fait chuter le pouvoir Gbagbo, a été arrêté trois jours avant la commémoration du 2e anniversaire de l’investiture solennelle d’Alassane Ouattara comme président de la République. Tout s’est accéléré après la dernière visite du chef de l’État dans l’Ouest, une région encore fragilisée par la grave crise post-électorale ponctuée par des massacres de miliciens libériens recrutés par Gbagbo, mais aussi, dénoncent régulièrement des ONG, de forces proches du pouvoir actuel.
Le double traitement réservé aux auteurs de ces violations massives des droits humains était au centre de tous les rapports en Côte d’Ivoire. Le régime Ouattara a donc donné un signal fort en mettant aux arrêts Amadé Ouérémi, mercenaire qui dictait sa loi à l’Ouest, à la tête d’au moins 500 hommes, selon des estimations. Où sont aujourd’hui ces hommes ? Le chef rebelle a été capturé seul, et ses lieutenants et soldats sont supposés s’être fondus dans l’épaisse forêt environnante. Les soldats gouvernementaux qui ratissent la région n’ont toujours pas mis la main sur l’arsenal de guerre de cette armée parallèle.
Le sort du célèbre chef de guerre est, également en discussion : faut-il le juger en Côte d’Ivoire ou le transférer à La Haye, où est déjà incarcéré l’ex-président Gbagbo ? C’est la première hypothèse qui a reçu les faveurs du palais. Le conseil des ministres du 22 mai a décidé de juger le chef de guerre déchu sur place, à Abidjan.