Comme l’y autorisent les dispositions transitoires de la Constitution promulguée l’année dernière, le Chef de l’Etat ivoirien doit désigner le premier vice-président de la République de l’histoire du pays. La controverse sur ces dispositions ayant cessé avec l’entrée en vigueur du nouveau texte et les dernières législatives, Alassane Ouattara a désormais moins de pression pour désigner son« adjoint ».
Selon des fuites, pour respecter un engagement pris avec le PDCI de Konan Bédié son allié principal au sein de la majorité, le vice-président sera issu de cette formation politique. Si l’ancien Premier ministre Jeannot AhoussouKouadio croit toujours en ses chances, ce n’est plus le cas de l’Inspecteur général d’Etat, NiamienNgoran, qui a perdu de son aura avec la défaite qu’il a subie dans sa région, lors des dernières législatives. La piste TidjaneThiam, actuel DG de Crédit suisse avait été envisagée un moment, avant que le concerné, chat échaudé (du temps de Bédié, il avait été l’une des victimes de la politique foireuse de l’ivoirité), décline poliment l’offre, selon des sources proches du dossier.
L’actuel Premier ministre Daniel Kablan Duncan, issu du Pdci, tient toutes ses chances. Bien qu’il n’ait jamais été le premier choix de Bédié, l’homme a su contrebalancer son peu d’audience politique par une gouvernance quasiment irréprochable, en dépit des écueils et des ego des hommes forts de Ouattara. A moins que, finalement, Ouattara ne préfère l’installer à la présidence du nouveau sénat prévu par la Constitution, comme deuxième chambre législative. Duncan parti de la primature, c’est un proche du chef de l’Etat, en l’occurrence, Amadou Gon Coulibaly, actuel Secrétaire général de la Présidence, déjà fort influent dans le sérail, qui devrait atterrir au poste de Premier ministre.
Cet ingénieur d’ETP Paris, également économiste, avait déjà fait partie du gouvernement dit de réconciliation nationale de mars 2003, comme ministre d’Etat en charge de l’Agriculture. En novembre 1990 décembre 1993, il faisait déjà partie du cabinet d’Alassane Ouattara, alors Premier ministre de Côte d’Ivoire, sous le règne d’Houphouët-Boigny. IL y occupait alors le poste de « Conseiller technique de Monsieur le Premier Ministre, Chargé de la coordination et du suivi : de la mise en œuvre des politiques dans les secteurs de l’agriculture, des transports, de l’énergie et des Ressources Humaines (éducation et santé), des entreprises publiques, des grands dossiers de projets d’investissements (Programmes routiers, Projets Energie, etc.).
Philippe Tourel