Le montant total des affaires de corruption s’élèverait à 100 milliards de dollars. C’est l’une des informations capitales de l’enquête ouverte en 2012 sur le réseau impliquant des ministres, des fonctionnaires et des hommes d’affaires turcs. Zaman fait le point sur les dernières révélations d’un scandale d’Etat.
L’ampleur de la corruption sur laquelle les procureurs enquêtent depuis mars 2012 serait de l’ordre de 100 milliards de dollars ! Le bureau du procureur étudierait actuellement près de 28 appels d’offres liés à des transactions frauduleuses dans lesquelles certains membres de la famille du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ainsi que des fonctionnaires et des hommes d’affaires seraient directement impliqués. D’après les termes des documents judiciaires, les charges concernent «le transfert de terrains d’une valeur de plusieurs milliards de dollars à des prix très bas, la perception de pots-de-vin d’une valeur de 100 millions de dollars par cinq hommes d’affaires en échange d’informations capitales permettant l’acquisition de ces terrains». De nombreux cas d’affaires immobilières frauduleuses illustrent la corruption massive d’un système clientéliste. Ainsi, le site d’une école de police situé à Etiler, d’une valeur de 1 milliard de dollars, a été vendu à une entreprise pour 460 millions de dollars, sans appel d’offres publics. L’Etat aurait subi une perte financière de 600 millions de dollars dans cette vente. En comptabilisant la construction prévue sur le site, la perte financière pour l’Etat pourrait se chiffrer à plusieurs milliards de dollars. Autre exemple, un permis d’exploitation minière dans une zone boisée de Sultanbeyli Pasaköy interdite à la construction a été attribué à la même société immobilière. En contrepartie de la licence d’exploitation minière, d’une valeur de 10 milliards de dollars, l’un des suspects est devenu associé à 50 % dans l’entreprise, sans compensation versée au propriétaire. La pratique courante d’offres publics d’achat truquées est aussi l’une des informations dévoilées par l’enquête. Un terrain situé dans le quartier de Pendik Üçagaç quartier d’Istanbul a été, par exemple, vendu par la société Kadiköy. Avant que le terrain ait fait l’objet d’un appel d’offres, des sociétés fictives ont été créées pour être autorisés à y concourir et le remporter illégalement. D’autres exemples de trucages et de pots-de-vin concernent l’acquisition de terrains publics et privés.
Source : Zaman France
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