La ville de Pointe-Noire, capitale « pétrolière » du Congo, a été soumise à d’intenses pression de la part du gouvernement durant tout le week-end.
Le meeting organisé par la double plateforme de l’opposition Frocad-Idc (l’alliance des deux rassemblements de partis de l’opposition, le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’Initiative pour la démocratie au Congo), tenu à Pointe-Noire dans l’après-midi du 17 octobre, a connu une mobilisation record. Les orateurs ont rappelé successivement à leurs troupes la date du 20 octobre, point de départ de la désobéissance civile à laquelle ils veulent avoir recours pour, in fine, obtenir le départ – en douceur – du président Denis Sassou Nguesso.
Malheureusement, plusieurs incidents violents ont émaillé le début du parcours : une patrouille de police a ouvert le feu, à balles réelles, sur des manifestants, faisant trois blessés, dont deux graves. En représailles, la foule a incendié le véhicule de police d’où était partie la fusillade. Par ailleurs, des bombes lacrymogènes ont été utilisées sur des habitants du quartier de Mvou-Mvou, alors qu’ils se dirigeaient vers le rond-point Lumumba, lieu de départ de la manifestation.
En fin de journée, les principaux leaders de l’opposition ont été empêchés de quitter Pointe-Noire pour se rendre à Dolisie, où devait se tenir un autre meeting dans la journée du dimande 18 octobre. La trentaine de véhicules qui les transportait a été immobilisée à la sortie nord de la ville, « aux fins d’enquête sur les violences de l’après-midi », a prétexté la police. La colère des jeunes Congolais est alors montée d’un cran, et ils l’ont manifestée en brûlant des pneus et bloquant la circulation.
L’interdiction a finalement été levée, mais trop tard pour qu’ils puissent se rendre jusqu’à Dolisie. Tous sont repartis vers Brazzaville, déterminés plus que jamais à faire de la journée du mardi 20 octobre celle du refus de Sassou Nguesso.
Rappelons que le chef de l’Etat congolais a appelé à un référendum sur l’adoption d’une nouvelle Constitution congolaise, qui doit se tenir le 25 octobre. Si ce texte est adopté, Denis Sassou Nguesso pourra se représenter pour au moins un mais peut-être deux mandats présidentiels. Arrivé au pouvoir pour la première fois dans des circonstances chahutées en 1979, il totalise trente années à la tête de l’Etat, tous mandats confondus.