À 29 jours de la date limite fixée à Israël pour se retirer de tous les territoires libanais occupés en vertu de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies (RCSNU 1701), les tensions au Sud-Liban tendent vers un point critique. Si Israël ne respecte pas pleinement le mandat de retrait, des sources au sein des forces de résistance ont signalé leur intention de reprendre les opérations militaires contre les positions israéliennes une heure après l’expiration de l’accord de cessation des hostilités de 60 jours.
Par Elijah J. Magnier
Dans un tel scénario, le Hezbollah revendiquerait sa pleine légitimité pour lancer des attaques contre les positions israéliennes sur le territoire libanais, affirmant ainsi son rôle de défenseur de la souveraineté nationale. Même les critiques et les opposants politiques du Hezbollah au Liban sont peu susceptibles de contester la raison d’être du groupe dans ces circonstances, car tout manquement de la part d’Israël à libérer l’ensemble des territoires libanais occupés serait considéré comme une violation du droit international et de la souveraineté libanaise. Cette rare convergence de soutien souligne la gravité de la situation, alors que la région se prépare à une reprise possible des hostilités.
Les rapports faisant état de plus de 1000 violations de la trêve par Israël, méticuleusement documentés par le Liban et remis au comité de surveillance composé de cinq membres, dont des représentants des États-Unis, de la France, du Liban, d’Israël et des Nations unies, ne font qu’aggraver la situation déjà instable.
Pendant la période de cessez-le-feu, Israël s’est engagé dans des actions non provoquées, notamment la destruction de villages, des avancées dans des zones stratégiques et le ciblage de sites symboliques et de la vallée. Ces actions ont exacerbé les tensions et considérablement compromis les perspectives d’une trêve durable le long de la frontière.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies et l’impasse actuelle
Le 26 novembre 2024, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé que son gouvernement était prêt à conclure un accord de cessez-le-feu avec le Liban après deux mois d’intensification du conflit avec le Hezbollah. Netanyahou a souligné que la fin des hostilités au Liban permettrait à Israël de concentrer ses efforts sur d’autres menaces régionales, en particulier le Hamas dans la bande de Gaza, Ansar Allah au Yémen et l’Iran. Le cabinet de sécurité israélien s’est réuni et a approuvé la proposition de cessez-le-feu à la majorité de 10 contre 1, le seul opposant étant le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir.
Par Elijah J. Magnier
Traduction : Daniel G.