La sortie du film anglais King of the Sand (Le Roi des sables), réalisé par le Syrien Najdat Isamail Anzour, dont le pays est la proie des hordes wahhabites fanatisées qui sèment la mort et la désolation avec l’aide de certaines puissances occidentales, vient à point nommé pour éclairer les racines de ce royaume et de sa doctrine, le wahhabisme. Le réalisateur retrace la vie du roi Abdelaziz, fondateur de la monarchie des Al-Saoud qui donna son nom à un pays courtisé par l’Occident, en l’occurrence l’Arabie Saoudite.
Le film, en partie financé par des opposants natifs de la péninsule arabique, est officiellement sorti l’année passée. Sa projection au Royaume-Uni a cependant mis en branle toute la puissante machine de propagande financée par l’argent saoudien. On le comprend. Cette biographie est sans concessions avec le roi Abdelaziz. Il évoque tous les traités signés par le roi saoudien avec la Grande-Bretagne. Toutes les manœuvres entreprises, notamment au détriment d’autres tribus et pays de la région, pour asseoir son pouvoir. Il dévoile également les aides dont il a bénéficié de la part des Britanniques, ou même Américains, afin de fonder la monarchie. Les fils d’Abdelaziz renverront l’ascenseur à leurs bienfaiteurs américains et britanniques en finançant à leur tour toutes les entreprises de déstabilisation des pays arabes laïcs et anti-impérialistes (l’Égypte de Nasser, l’Irak de Saddam Hussein, la Libye de Kadhafi et aujourd’hui la Syrie baathiste).
Le réalisateur Najdat Isamail Anzour ne cache pas son hostilité aux djihadistes syriens et étrangers armés et financés par les Saoudiens et les Qataris et est fier de se montrer en compagnie du président syrien Bachar al-Assad. Aznour a expliqué à la BBC son recours à des comédiens étrangers – les principaux rôles sont interprétés par Fabio Testi et Bill Fellows – par la crainte des comédiens arabes de jouer des rôles dans un film critique vis-à-vis de l’Arabie Saoudite.