À défaut de grives syriennes, des merles libanais ?
Du Liban, les nouvelles de Syrie sont plus claires, car nous y sommes trop près pour que les media puissent nous tromper par leurs mensonges et ceux des politiciens aux ordres de l’Empire et des lobbies « militaro-industriels », idéologiques, financiers et pétroliers et leurs lavages de cerveaux de masse. Dernièrement, il y a eu trop de nouvelles et de déclarations intéressantes, utilisant des méthodes trompeuses, comme parfois un battage médiatique sur une question secondaire, pour cacher l’important concernant le Moyen-Orient :
Cela a commencé par celle du président Obama « réconciliant » la Turquie néo-ottomane avec Israël : deux états conquérants et dominateurs, l’un à l’idéologie islamique rêvant du retour du sultanat sur la Méditerranée orientale et méridionale, et l’autre à l’idéologie sioniste rêvant du Royaume du Grand Israël : deux idéologies déformant l’image des religions qu’ils croient représenter et apeurant tous ceux qui n’en font pas partie.
Dernièrement, Bernard Henri Levy (BHL) proclamait avoir fait la guerre de Libye « en tant que juif ». Que voulait-il dire par là : que le critiquer d’avoir embarqué la France dans une aventure pour le moins nuisible à ses intérêts serait antisémite? Aurait-il poussé la France dans une guerre dont on connaît les conséquences néfastes pour les intérêts d’une puissance extérieure à la France et que l’on n’ose pas critiquer de peur d’être traité d’antisémite ?
Ne serait-il pas lui-même et ses congénères sionistes en train de nuire au judaïsme, avec leurs proclamations guerrières en faveur d’un état étranger, tout en se déclarant le faire « en tant que juifs » ? Ne seraient-ils pas eux-mêmes les principaux antisémites ? Quant à Erdogan et les théocrates du Golfe ne font-ils pas de même, contre l’image de l’islam, en finançant, entraînant et armant les djihadistes takfiristes qui sont lancés à la conquête de la Syrie ?
De même, Obama a renouvelé, dans son discours, l’appellation du Hezbollah comme organisation terroriste. Qu’est-ce à dire ?
Puis il y a eu la réunion de ce qu’on appelle encore la Ligue arabe, qui n’est plus qu’une association dirigée par les théocraties pétrolières anti-démocratiques bédouines et n’a plus d’Arabe et de Ligue que son nom ; elle agit et ses décisions sont prises contrairement à sa propre constitution.
Mais ce qui a surtout attiré l’attention des observateurs libanais, ce n’est pas le fait d’y avoir fait représenter la Syrie par un « Président nommé à l’étranger, mais surtout ce qu’on a cherché à cacher : « l’oubli » dans le plan de paix arabe du « droit du retour » des réfugiés palestiniens qui avait été ajouté, nolens, volens (sur l’insistance du Président libanais, Emile Lahoud) au plan de paix du roi Abdallah, au sommet de Beyrouth de la Ligue arabe en 2002.
Quand on compare ces déclarations aux situations en Syrie et au Liban, nous constatons d’abord que le gouvernement Assad va très bien (merci) : tous les combattants intégristes envoyés en Syrie de tous pays, sont défaits les uns après les autres, tandis que la France et la Grande Bretagne ont renoncé à les armer et que Poutine fait faire à sa marine des manœuvres impromptues, pour montrer de quel bois il se chauffe. Les intégristes battus en Syrie se retrouvent poussés vers la seule frontière laissée ouverte pour eux, celle du Liban.
Peut-on en déduire qu’à défaut de grives syriennes on mangera des merles libanais ? Je crois que c’est plutôt le contraire et ces dernières déclarations le montrent. Depuis 1973, la planification était de créer une guerre au Liban pour y installer les Palestiniens chassés de leurs foyers par les Israéliens, nouveaux colons de l’Occident. Toutes les tentatives précédentes ayant échoué, à cause de la politique du Président Lahoud d’appui à la résistance libanaise, ainsi que ceux de la Syrie et de l’Iran. On a donc essayé de renverser le gouvernement syrien pour couper le Hezbollah de ses sources logistiques et désarmer le Liban de sa résistance à l’agression (c’est pour cela aussi que Kerry était parti en Irak pour que ce dernier empêche le passage des avions iraniens « transportant des armes vers la Syrie »).
Nos amis occidentaux, n’ayant pas réussi dans cette entreprise, le Président du Conseil libanais a été poussé à la démission et les intégristes du monde entier sont envoyés au Liban pour une dernière tentative de « Printemps » libanais (lire destruction par les guerres déclenchées de l’extérieur) qui détruira ce qui reste de ce pauvre pays pacifique, dont le plus grand péché est d’exister, tout en étant la contradiction vivante aux thèses israéliennes, et de s’être défendu contre les agressions de son voisin, favori de l’Occident, cet Occident qui depuis longtemps a donné au Liban le baiser de Judas et vient de le renouveler par les conseils et les incitations de ses dirigeants, exigeant des élections libanaises, suivant une loi électorale calculée pour le faire gouverner par les collaborateurs de l’Arabie saoudite, c’est-à-dire de ses protégés salafistes et de ses protecteurs occidentaux, dont on connaît la préférence pour l’agresseur israélien. Ironiquement, cette loi avait été imposée par l’occupant syrien, au moment où la Syrie jouissait encore des faveurs occidentales et saoudiennes.
On comprend ainsi ce que recherche de nouveau l’Occident : un gouvernement libanais à la solde de l’Arabie saoudite, dont la mission serait de s’appuyer sur les combattants intégristes fuyant de Syrie, vers la seule frontière encore ouverte devant eux, pour créer une nouvelle guerre civile et confessionnelle au Liban, cette fois-ci entre chiites et sunnites et dont le résultat serait de faire de ce malheureux pays une zone de non-droits pour y installer les Palestiniens à la place des Libanais émigrant vers les cieux cléments de l’Europe, surtout ceux de leur « tendre mère » la France.
Ne serait-ce pas une répétition, à deux mille ans de distance, mais dans la même région, de la trahison de Judas consacrée par un baiser ? N’est-ce pas ainsi que notre Occident « bien-aimé », nous a trahis, depuis 1948, en faveur d’Israël, en forçant le Liban à rester désarmé face à son agresseur, tout en lui promettant une protection mensongère qui n’a jamais été satisfaite autrement qu’en paroles et en embrassades trompeuses ?
Car, qui peut rivaliser avec Israël dans les faveurs occidentales ?
Mais gare au retour de bâton. Je rappelle en ce sens le discours d’adieu du Président George Washington dont voici la traduction intégrale en français.
Source : https://www.notionis.com/blog/washington-discours-dadieu-texte-integral-francais-anglais/
Le discours d’adieu de George Washington au peuple des États-Unis, le 17 septembre 1796, est un des textes fondateurs de la pensée politique américaine. Il était largement disponible, sur Internet ; en anglais, pas en français. Pour combler cette lacune, nous mettons ici en ligne la traduction qu’en a donné Henri Cornelis de Witt, le gendre de François Guizot, en annexe à son « Histoire de Washington et de la fondation de la République des États-Unis ». Et, pour faciliter la comparaison avec le texte original, celui-ci est reproduit en deuxième partie de cet article.
17 septembre 1796
Amis et concitoyens,
L’époque où l’on procède à l’élection du dépositaire du pouvoir exécutif des États-Unis n’étant pas éloignée, et celle où ce choix important doit occuper votre pensée étant arrivée, je crois devoir, pour rendre plus libre l’expression de la voix publique, vous déclarer que j’ai résolu de ne point me placer parmi ceux entre lesquels vous aurez à choisir.
Soyez convaincus que je n’ai pas pris cette détermination sans avoir examiné ce qu’un citoyen doit à son pays, et que, si je ne me suis pas borné à faire connaître ma résolution par mon silence, c’est que j’ai craint qu’on ne se persuadât que ma respectueuse reconnaissance et mon zèle pour vos intérêts avaient éprouvé quelque altération.
En acceptant la dignité à laquelle vos suffrages m’ont élevé deux fois, j’ai sacrifié mon inclination à mon devoir et à ma déférence pour votre vœu. J’avais espéré que je pourrais rentrer plus tôt dans le sein d’une retraite que j’avais quittée à regret ; en conséquence, j’avais préparé, avant la dernière élection, une adresse où je vous déclarais ma résolution ; mais de plus mûres réflexions sur l’état de nos relations avec les puissances étrangères, jointes à l’avis unanime des hommes qui ont part à ma confiance, m’ont fait renoncer momentanément à ce projet. Je me félicite que la situation de nos affaires, tant au dedans qu’au dehors, ne rende plus la réalisation de mes vœux incompatible avec le sentiment de mon devoir, ou avec les convenances ; et je suis persuadé que, dans la position où nous sommes, vous ne blâmerez point ma détermination, quelque favorablement que votre partialité pour moi vous fasse envisager mes services.
Je vous ai déjà exprimé les sentiments dans lesquels je me suis chargé du dépôt que vous m’avez confié. Il me suffira donc de dire que j’ai fait, pour remplir mon devoir, tous les efforts dont j’ai été capable. La connaissance que j’avais de l’infériorité de mes talents et de mon peu d’expérience a fortifié les motifs que j’avais de me défier de moi-même ; et le poids des années m’avertit chaque jour que l’ombre de la retraite m’est aussi nécessaire qu’elle me sera agréable. Enfin, j’ai la consolation de croire que, lorsque la prudence et mon inclination me portent à quitter le théâtre des affaires publiques, le patriotisme ne me le défend pas.
En voyant approcher la fin de ma carrière politique, je ne puis retenir l’expression de la profonde reconnaissance que je dois à ma chère patrie, pour les honneurs divers qu’elle m’a conférés, pour la confiance qu’elle m’a témoignée et pour les occasions qu’elle m’a procurées de lui prouver ma fidélité et mon inviolable attachement, par des services dont l’importance n’a peut-être pas égalé mes vœux. Si ces services ont été de quelque utilité, on doit à jamais rappeler, à votre louange et pour l’instruction de la postérité, qu’en des conjonctures où les passions agitées en tous sens pouvaient vous égarer, malgré des apparences trompeuses, et lorsque le mauvais succès fournissait des armes à la critique, vous avez constamment soutenu mes efforts, et qu’ainsi, lorsqu’ils ont été couronnés de succès, cela a été principalement à vous que j’en ai été redevable. J’en conserverai jusqu’au tombeau la plus vive gratitude, et ce sera pour moi le plus puissant motif de prier le ciel qu’il daigne continuer à vous donner les marques les plus signalées de sa bonté, qu’il entretienne parmi vous l’union et l’esprit de fraternité, qu’il vous conserve cette Constitution libre qui est l’œuvre de vos mains, qu’il répande l’esprit de sagesse sur tous ceux qui seront préposés à son exécution, et qu’enfin la félicité du peuple de ces États soit si complète qu’elle rende la liberté chère à toutes les nations.
Je devrais peut-être m’arrêter ici : mais ma sollicitude pour vous ne peut finir qu’avec ma vie, et elle m’invite à saisir cette occasion de vous offrir quelques observations qui sont le fruit de mes méditations et de mon expérience, et qui me paraissent de la plus grande importance pour votre bonheur, comme formant un corps de nation. Je vous les présenterai avec liberté, pour que vous y voyiez les conseils désintéressés d’un ami qui, prêt à se séparer de vous, ne peut avoir aucun avantage à vous tromper ; et je ne puis d’ailleurs oublier l’indulgence avec laquelle vous avez reçu, en une occasion presque semblable, l’expression de mes sentiments.
L’amour de la liberté est si profondément gravé dans vos cœurs, qu’aucune recommandation de ma part n’est nécessaire pour fortifier en vous ce penchant.
L’unité du gouvernement qui fait de vous un seul peuple vous est chère aussi, et c’est à juste titre ; car c’est la hase de votre indépendance, c’est le gage de votre tranquillité au dehors et au dedans. C’est celui de votre sûreté, de votre prospérité et de cette liberté que vous appréciez tant. Mais, comme il est aisé de prévoir qu’on aura recours à beaucoup d’artifices pour affaiblir la conviction de cette vérité, que c’est le point contre lequel les efforts de vos ennemis intérieurs ou extérieurs seront (quoique souvent en secret et d’une manière insidieuse) constamment dirigés, il est d’une importance extrême que vous connaissiez combien votre bonheur individuel dépend de l’union qui vous constitue en corps de nation ; il faut que vous la chérissiez constamment, invariablement, que vous vous accoutumiez à la considérer comme le palladium de votre bonheur et de votre sûreté, que vous veilliez sur elle d’un œil jaloux, que vous imposiez silence à quiconque oserait jamais vous conseiller d’y renoncer, que vous fassiez éclater toute votre indignation au premier effort qu’on tenterait pour détacher de l’ensemble quelque partie de la Confédération, ou pour affaiblir un seul des nœuds sacrés qui la forment.
Des motifs de plus d’un genre doivent vous y porter. Cette patrie dont vous êtes citoyens, soit par la naissance, soit par votre choix, a des droits à toute votre affection. Le nom d’Américain, qui est pour vous le nom national, doit, plus que toute autre dénomination plus locale, exalter en vous l’orgueil du patriotisme. À de très faibles différences près, vous avez la même religion, les mêmes coutumes, les mêmes mœurs, les mêmes principes politiques. Vous avez combattu et triomphé ensemble pour la même cause ; l’indépendance et la liberté dont vous jouissez, vous les devez à la réunion des conseils et des efforts communs, vous les devez aux dangers auxquels vous osez été exposés, aux maux que vous avez soufferts, et aux succès que vous avez obtenus ensemble.
Mais ces considérations, quelque puissantes qu’elles soient, le sont bien moins encore que celles qui touchent de plus près à vos intérêts particuliers, et chaque partie de l’Union doit reconnaître en elle-même les raisons les plus fortes pour ne point s’isoler.
Le Nord, par une communication libre que protègent les lois égales d’un même gouvernement, trouve dans les productions du Sud un surcroît de ressources pour les entreprises maritimes et commerciales, ainsi que des matériaux précieux pour ses manufactures. Le Sud, par cette même communication avec le Nord, voit prospérer son agriculture et s’étendre son commerce. Attirant dans ses ports une partie des gens de mer du Nord, il augmente sa navigation et prépare les voies à l’établissement d’une marine nationale. L’Est, communiquant avec l’Ouest, trouve dans cette contrée, et par le perfectionnement des moyens de navigation intérieure, il y trouvera de plus en plus, des débouchés commodes pour les articles de commerce qu’il fabrique ou qu’il importe. L’Ouest tire des comestibles de l’Est ; et, ce qui est de plus d’importance, il devra la jouissance assurée de marchés pour l’écoulement de ses denrées, au poids, à l’influence et à la future puissance maritime de cette partie du territoire de l’Union qui est située sur la mer Atlantique. Parvînt-il même à se procurer cet avantage de toute autre manière, c’est-à-dire en s’isolant ou eu s’unissant à une nation étrangère, acte qu’on ne pourrait considérer que comme une trahison, ce ne serait jamais que précairement.
Si donc chacune des parties est intéressée directement au maintien de l’ensemble de l’État, celui-ci doit trouver, dans la réunion des moyens et des efforts, plus de ressources et de puissance ; il doit être plus à l’abri des attaques d’un ennemi extérieur ; il doit jouir plus constamment de la paix avec les nations étrangères ; et, ce qui est un avantage inappréciable, les diverses parties devront à l’Union de ne pas voir éclater entre elles les guerres qui affligent si fréquemment des contrées voisines que ne réunit point un même gouvernement ; guerres que leurs rivalités seules pourraient produire, et qu’exciteraient des alliances opposées et des intrigues avec les puissances étrangères. Par là aussi, vous serez dispensés de tenir sur pied ces armées nombreuses qui, sous toutes les formes de gouvernement, sont très-peu favorables à la liberté, et qui lui sont particulièrement contraires sous le gouvernement républicain.
C’est sous ce rapport qu’il importe que vous considériez l’Union comme la pierre fondamentale de votre liberté ; et la conservation de celle-ci dépendra de l’amour que vous aurez pour l’autre. Ces considérations doivent agir puissamment sur tout homme vertueux et sensé. Elles prouvent que le maintien de l’Union doit être le principal objet des vœux de tout patriote américain. Quelques personnes doutent, il est vrai, qu’un gouvernement unique puisse embrasser un si vaste territoire. C’est à l’expérience à résoudre le problème ; ce serait un crime en pareil cas de ne suivre que la théorie. Nous pouvons espérer qu’une sage administration de la part du gouvernement général, jointe aux efforts des gouvernements particuliers, aura un résultat favorable.
Il aurait été extrêmement à désirer qu’on n’eût point caractérisé les quatre grandes parties de l’Union par les dénominations géographiques de Septentrionale, de Méridionale, d’Atlantique et d’Occidentale, dénominations par lesquelles les malintentionnés s’efforcent de faire entendre qu’il existe entre les parties une opposition d’intérêts et de vues. Le moyen que les brouillons emploient pour acquérir de l’influence est de calomnier les intentions des autres districts. Ce manège peut faire naître une méfiance contre laquelle vous ne sauriez trop vous tenir en garde. Elle rendrait étrangers les uns pour les autres ceux que doit unir une amitié fraternelle.
Les habitants de nos contrées occidentales ont eu dernièrement une utile leçon à ce sujet. Ils ont dû voir, par le plaisir que le traité conclu avec l’Espagne a causé dans tous les États-Unis, combien était mal fondé le soupçon que le gouvernement général et les États situés sur la mer Atlantique craignaient qu’ils n’obtinssent la libre navigation du Mississipi. Ce traité, et celui qui a été conclu avec l’Angleterre, leur assurent, dans nos relations avec les puissances étrangères, tout ce qu’ils peuvent désirer pour leur prospérité. En conséquence, n’est-il pas de leur intérêt de se reposer, pour la conservation de ces avantages, sur l’Union qui les leur a procurés ? Ne sera-ce pas à eux de repousser avec indignation quiconque leur donnerait le conseil impie de se séparer de leurs frères et de se réunir à des étrangers ?
L’utilité et la stabilité de l’Union dépendent nécessairement d’un gouvernement général. Des alliances, quelque étroites qu’elles fussent, ne pourraient le remplacer. Pénétrés de cette vérité, vous avez perfectionné votre premier essai, et adopté un gouvernement qui est plus propre que celui que vous aviez auparavant à maintenir une union intime et à veiller sur vos intérêts respectifs. Ce gouvernement, que vous ayez choisi librement, et avec réflexion, est fondé sur la liberté ; il offre une sage distribution des pouvoirs, il est doué de force, il contient en lui-même un principe de perfectionnement, et sous tous ces rapports, il doit obtenir votre confiance et votre appui. Respectez son autorité, exécutez ses lois, acquiescez à ses mesures ; c’est la liberté elle-même qui vous le commande. La base de notre système politique est le droit reconnu dans le peuple de constituer et de changer son gouvernement. Mais, jusqu’à ce qu’elle ait été abrogée ou modifiée par un acte authentique de la volonté nationale, la Constitution doit être obligatoire et sacrée pour tout citoyen. Le droit et le pouvoir qu’a le peuple d’établir un gouvernement impliquent l’idée qu’il est du devoir de tout particulier de se soumettre à celui qui est établi.
Toute opposition mise à l’exécution des lois, toute association dont l’objet est de gêner ou d’arrêter l’action du gouvernement établi, est directement contraire au principe que nous avons posé. De telles associations sont propres à organiser des factions, à donner à celles-ci une force extraordinaire et artificielle, à mettre à la place de la volonté de la nation, exprimée par ses délégués, la volonté d’un parti, celle d’une minorité faible et artificieuse. Des hommes ambitieux, adroits et dépourvus de principes, et qu’on verrait briser ensuite les instruments au moyen desquels ils auraient acquis une injuste domination, pourraient se servir de ces sociétés pour usurper le pouvoir du peuple et prendre en main les rênes du gouvernement.
Pour assurer votre félicité présente, il ne suffira pas que vous fassiez cesser toute opposition faite irrégulièrement à l’exécution des lois, il faudra que vous résistiez avec force à l’esprit d’innovation. Souvenez-vous toujours que le temps et l’habitude sont nécessaires pour fixer le caractère des gouvernements comme pour consolider toutes les institutions humaines ; que l’expérience est le plus sûr moyen de connaître la véritable tendance d’une constitution ; et que la facilité à opérer des changements d’après de simples hypothèses ne peut occasionner qu’une extrême instabilité. Rappelez-vous sans cesse que, dans un pays aussi étendu que le nôtre, il importe que le gouvernement ait toute la force qui peut être compatible avec la liberté. C’est sous un gouvernement de cette sorte, pourvu que les pouvoirs en soient distribués sagement, que la liberté elle-même trouvera son plus sûr appui. Elle n’existe que de nom lorsque le gouvernement est trop faible pour réprimer les factions, lorsqu’il ne peut contenir chaque membre de la société dans les limites qui lui sont assignées par les lois, et qu’il est incapable de procurer à tous les citoyens la paisible jouissance de leurs droits.
Je vous ai déjà prémunis contre les dangers des partis, lorsque leurs divisions ont un caractère géographique ; laissez-moi vous prémunir à présent contre les pernicieux effets de l’esprit de parti dans une acception plus générale. Cet esprit est malheureusement inséparable de notre nature ; il s’unit aux passions les plus fortes du cœur humain, il existe sous différentes formes dans tous les gouvernements ; mais c’est surtout dans les gouvernements populaires qu’il exerce le plus de ravages, et l’on peut vraiment l’en considérer comme l’ennemi le plus acharné. La domination alternative des factions irrite cette soif de la vengeance qui accompagne les dissensions civiles. Elle est elle-même un despotisme affreux, et elle finit par en amener un plus durable. Les désordres et les malheurs qui en résultent préparent les hommes à chercher la sûreté et le repos dans le pouvoir d’un seul ; et tôt ou tard, plus habile ou plus heureux que ses rivaux, le chef de quelque faction met cette disposition à profit, pour s’élever sur les ruines de la liberté publique. Sans prévoir pour nous une pareille extrémité, les suites funestes qu’entraîne communément l’esprit de parti doivent nous porter à le décourager et à le contenir. Cet esprit, partout où il règne, ne manque jamais d’agiter les conseils nationaux et d’affaiblir l’administration publique ; il allume la haine, fomente les troubles, et produit des soulèvements ; il donne de l’influence aux étrangers, et introduit la corruption dans toutes les branches du gouvernement ; et c’est ainsi que la politique et la volonté d’une nation sont soumises à la politique et à la volonté d’une autre nation.
On dit que, sous les gouvernements libres, les partis sont utiles en ce qu’ils rendent l’administration circonspecte, et qu’ils entretiennent l’esprit de liberté. Cette assertion peut être juste jusqu’à un certain point ; et dans un gouvernement monarchique, l’esprit de parti peut être toléré par le patriotisme. Mais il ne doit point en être ainsi dans les gouvernements populaires et purement électifs, qui de leur nature ont assez de cet esprit ; et comme ils doivent constamment en redouter l’excès, il faut que l’opinion publique s’efforce toujours de le modérer. C’est un feu qui ne peut être éteint. Il ne s’agit donc pas de travailler à l’entretenir ; mais, au contraire, de veiller sans cesse, dans la crainte que sa flamme ne consume au lieu d’échauffer.
Il importe également que ceux qui, dans un pays. libre, participent à l’action du gouvernement, se contiennent dans les limites que la Constitution a posées, et qu’ils n’empiètent pas sur les attributions les uns des autres. Cet esprit d’empiétement tend à concentrer tous les pouvoirs en un seul, et par conséquent à établir le despotisme, sous quelque gouvernement que ce soit.
II suffit de savoir combien l’amour du pouvoir et le penchant à en abuser sont naturels au cœur de l’homme, pour sentir ces vérités : de là vient la nécessité de balancer les pouvoirs publics par leur division et leur partage entre plusieurs dépositaires, qui défendent cette propriété publique des invasions les uns des autres. L’expérience des temps passés et modernes nous fournit des exemples de l’excellence de ce système ; nous en avons quelques preuves dans notre pays, et d’autres sous nos yeux. II n’est pas moins nécessaire de soutenir les pouvoirs que de les instituer. Si, dans l’opinion du peuple, une distribution nouvelle ou des modifications sont désirables dans l’organisation constitutionnelle, il faut opérer les réformes suivant les voies légales, mais non souffrir que ces changements aient lieu par usurpation. On arrive quelquefois à produire un bien passager par ce dernier moyen ; mais, en général, il est l’arme la plus usitée pour détruire un gouvernement libre, et il finit toujours par en amener la chute.
La religion et la morale sont les appuis nécessaires de la prospérité des États. En vain prétendrait-il au patriotisme, celui qui voudrait renverser ces deux colonnes de l’édifice social. Le politique, ainsi que l’homme pieux, doit les révérer et les chérir. Ce ne serait pas assez d’un volume pour tracer les rapports qu’elles ont avec la félicité publique et avec celle des particuliers. Que deviendraient la fortune, la réputation, la vie même des citoyens, si la religion n’empêchait pas de violer les serments, à l’aide desquels la justice cherche la vérité ? Supposons, même pour un moment, que la morale puisse se soutenir seule. L’influence qu’une éducation très-soignée aura peut-être sur des esprits d’une trempe particulière, la raison et l’expérience nous défendent de l’attendre de la morale de toute une nation, sans le secours des principes religieux.
Il est vrai, dans la rigueur des termes, que la vertu et les mœurs sont le mobile d’un gouvernement populaire ; et toute espèce de gouvernement libre est soumis avec plus ou moins d’étendue à leur action. Quel est donc l’ami de son pays qui verrait avec indifférence saper ces fondements de l’édifice ?
Encouragez comme un objet de la plus haute importance les institutions destinées à propager les lumières ; plus l’opinion publique tire de force de la nature du gouvernement, plus elle doit être éclairée.
Maintenez le crédit national comme un moyen d’acquérir de la puissance et d’assurer votre tranquillité ; en conséquence, cultivez la paix. Souvenez-vous cependant que des dépenses faites à propos peuvent en prévenir de plus grandes. Évitez, non seulement par une stricte économie, mais en vous efforçant d’acquitter en temps de paix les dépenses que des guerres inévitables auraient occasionnées, l’accroissement de la dette publique ; et ne soyez pas assez peu généreux pour rejeter sur votre postérité un fardeau que vous devez porter. C’est à vos représentants à mettre ces maximes en pratique ; mais pour le faire, ils ont besoin du secours de l’opinion publique. Il faut que vous soyez convaincus que, pour éteindre la dette, un revenu public est nécessaire, et qu’il ne peut y en avoir un sans taxe ; qu’on ne peut imaginer des taxes qui n’aient quelques inconvénients et ne soient onéreuses ; la différence n’est que du plus au moins, et l’embarras inséparable du choix, dans une matière qui n’est jamais sans difficulté, doit faire interpréter d’une manière favorable la conduite du gouvernement, et disposer les esprits à acquiescer aux mesures qu’il est obligé de prendre pour obtenir les fonds exigés par les besoins publics.
Observez envers toutes les nations les règles de la justice et de la bonne foi, et vivez en paix avec elles. La religion et la morale vous en font une loi, et une sage politique vous le prescrit aussi ; il est digne d’un peuple éclairé et libre, et qui bientôt sera un grand peuple, de donner à l’univers un exemple aussi sublime que nouveau, en se montrant constamment guidé par la justice et la bienveillance ; Qui pourrait douter que, dans la suite, vous serez indemnisés au centuple des sacrifices momentanés que vous aurez faits ainsi ? La Providence n’aurait-elle pas attaché à la vertu la félicité constante d’une nation ? Tous les sentiments qui ennoblissent le cœur humain recommandent d’en faire l’épreuve : les vices la rendraient impossible.
Pour l’exécution d’un tel plan, rien n’est plus essentiel que d’extirper les antipathies invétérées, ou l’aveugle attachement pour certaines nations, et de les remplacer par un sentiment de bienveillance amicale pour tous les peuples.
La nation qui entretient pour une autre une haine habituelle ou un excès d’affection s’en rend esclave en proportion de la vivacité de ces sentiments, et l’un ou l’autre doit l’entraîner au-delà de son devoir ou de ses intérêts. L’antipathie entre deux nations les dispose à s’injurier, à s’insulter, à devenir hautaines ou ombrageuses au plus léger prétexte de mécontentement : de là des froissements multipliés, et des querelles obstinées et sanglantes.
Une nation qu’emporte le ressentiment ou l’aversion se précipite quelquefois dans des guerres que lui défendent les calculs de la saine politique. Le gouvernement partage les préventions nationales, et adopte par passion un parti que la raison réprouve. D’autres fois il profite de l’animosité de la nation pour se livrer à des actes hostiles, entrepris dans des vues d’orgueil ou d’ambition personnelle, et autres intentions condamnables et funestes.
De son côté, l’attachement excessif d’une nation pour une autre est une source de maux ; la nation favorite se prévaudra de cette sympathie pour mettre l’autre en mouvement par les illusions d’une communauté d’intérêts, lorsqu’il n’existera réellement point d’intérêt commun ; et, en lui faisant partager ses haines ou ses amitiés, elle l’entraînera dans ses querelles ou dans ses guerres, sans aucun motif qui autorise cette conduite.
Une affection déréglée engage, en outre, à des concessions en faveur de la nation favorite, qui ont le double inconvénient de faire tort à la nation qui les accorde, en lui faisant céder sans nécessité ce qu’elle aurait dû conserver, et d’exciter la jalousie, la haine et des désirs de représailles dans l’esprit des nations auxquelles on refuse de semblables privilèges.
De plus, elle donne à des citoyens ambitieux et corrompus la facilité de trahir et de sacrifier les intérêts de leur patrie, sans courir le risque de se rendre odieux aux yeux de leurs concitoyens, et quelquefois même avec les apparences de la popularité ; car ils auront l’art de présenter comme l’effet de leur reconnaissance pour un allié, de leur déférence pour l’opinion publique, de leur zèle pour le bien général, de folles complaisances qui n’auront d’autre motif que leur ambition, leur corruption ou leur entêtement.
Mais les prédilections de cette nature doivent plus particulièrement alarmer les patriotes éclairés et indépendants, parce qu’elles ouvrent, par de nombreuses voies, l’accès aux influences étrangères. Que d’occasions n’offrent-elles pas aux autres puissances de s’immiscer dans les factions domestiques, d’employer les moyens de séduction, de pervertir l’opinion, d’agir au sein même des conseils publics !
La jalousie d’un peuple libre (je vous conjure de m’en croire, chers concitoyens) doit être constamment éveillée sur les ruses décevantes de l’influence étrangère, qui est, d’après les leçons de l’expérience et de l’histoire, le plus cruel ennemi d’une république ; mais, pour que cette surveillance soit profitable, il faut qu’elle soit sans partialité ; autrement elle servira de motif pour vous entraîner dans le piège que vous voulez fuir.
La règle de conduite que nous devons nous appliquer le plus à suivre à l’égard des nations étrangères est d’étendre nos relations de commerce avec elles, et de n’avoir que le moins de relations politiques qu’il sera possible. Remplissons avec la bonne foi la plus scrupuleuse les engagements que nous avons contractés ; mais arrêtons-nous là.
L’Europe a des intérêts qui ne nous concernent aucunement, ou qui ne nous touchent que de très loin : il serait donc contraire à la sagesse de former des nœuds qui nous exposeraient aux inconvénients qu’entraînent les révolutions de sa politique. Notre position éloignée nous incite à suivre un autre système ; si nous continuons à ne former qu’un seul peuple et si nous sommes régis par un bon gouvernement, nous pourrons défier promptement tout ennemi extérieur de nous nuire d’une manière sensible. Quand nous aurons pris des mesures propres à faire respecter notre neutralité, les nations étrangères, qui connaîtront l’impossibilité de nous rien enlever, ne se hasarderont pas légèrement à nous provoquer, et nous pourrons choisir la guerre ou la paix, selon que l’ordonnera notre intérêt d’accord avec la justice. Pourquoi renoncerions-nous à de si grands avantages ? pourquoi, unissant notre destinée à celle d’une nation européenne quelconque, sacrifierions-nous notre repos et notre félicité à l’ambition, à la rivalité, aux intérêts, aux passions et aux caprices des puissances de l’Europe ? Notre véritable politique doit être de n’avoir aucune alliance permanente, autant du moins que nous en sommes les maîtres ; car je ne suis pas capable de vous inviter à manquer aux engagements que vous avez pris. Je considère la probité comme la meilleure politique pour les nations, aussi bien que pour les particuliers. Je le répète donc, remplissez vos obligations à la lettre ; mais mon avis est que vous ne devez pas les multiplier. Enfin, en prenant soin d’être toujours en état de défense, vous pourrez, en des cas extraordinaires, vous reposer sur des alliances de peu de durée.
La politique, l’humanité et votre propre intérêt vous recommandent de vivre en bonne intelligence avec toutes les nations. Votre commerce exige que, dans vos relations avec elles, vous teniez la balance égale. Ne demandez et n’accordez aucune préférence ; consultez la nature des choses, et ne forcez jamais rien ; que vos traités de commerce ne soient que temporaires, afin que vous puissiez les modifier. et les changer selon les circonstances. Souvenez-vous que c’est une folie, de la part d’une nation, d’exiger qu’une autre lui accorde quelque chose gratuitement, et que celle qui contracte une obligation de ce genre compromet son indépendance et sa tranquillité.
En vous offrant, mes chers concitoyens, les conseils d’un vieil ami dévoué ; je n’espère pas qu’ils produisent l’impression forte et durable que je souhaiterais, ni qu’ils répriment le cours ordinaire des passions, ni qu’ils empêchent notre peuple de suivre la carrière jusqu’ici marquée à la destinée des peuples. Mais, si je puis me flatter qu’ils feront quelque, bien, même partiel et passager, qu’ils contribueront quelquefois à modérer les fureurs de l’esprit de parti, et à mettre mon pays en garde contre les menées de l’intrigue étrangère et les impostures du faux patriotisme, cette seule espérance me dédommagera amplement de ma sollicitude peur votre bonheur, unique source de mes paroles.
Les actes publics prouveront jusqu’à quel point les principes que je viens de rappeler m’ont guidé lorsque je me suis acquitté des devoirs de ma place. Ma conscience me dit du moins que je les ai suivis.
La proclamation que j’ai faite le 22 avril 1793 a été la hase de la conduite que j’ai tenue relativement à la guerre qui est encore allumée en Europe. Après un mûr examen, et avec le secours des hommes les plus éclairés, je me suis convaincu que le devoir et l’intérêt nous commandaient la neutralité. Ma résolution prise, je me suis appliqué à la maintenir avec modération, persévérance et fermeté.
Sans entrer dans le détail des considérations qui motivaient ce parti, je ferai seulement observer que les puissances belligérantes ont certainement été d’accord que la neutralité n’avait rien de contraire à nos devoirs, car aucune d’elles ne l’a méconnue. Et, en effet, il suffit, pour la justifier, de considérer que la justice et l’humanité ordonnent à chaque nation de maintenir inviolables ses relations de paix et d’amitié avec les autres peuples, lorsqu’elle est libre de le faire.
Sous le rapport de nos intérêts, je m’en rapporte à vos réflexions et à votre expérience pour prononcer sur cette neutralité. Quant à moi, j’ai regardé comme un motif prédominant le besoin de gagner du temps pour affermir nos institutions naissantes, et pour les élever, sans interruption, à ce degré de force et de consistance qui leur est nécessaire pour marcher d’elles-mêmes.
Bien qu’en repassant les actes de mon administration je n’aie connaissance d’aucune faute d’intention, j’ai un sentiment trop profond de mes défauts pour ne pas penser que probablement j’ai commis beaucoup de fautes. Quelles qu’elles soient, je supplie avec ferveur le Tout-puissant d’écarter ou de dissiper les maux qu’elles pourraient entraîner. J’emporterai aussi avec moi l’espoir que mon pays ne cessera jamais de les considérer avec indulgence, et qu’après quarante-cinq années de ma vie dévouées à son service avec zèle et droiture, les torts d’un mérite insuffisant tomberont dans l’oubli, comme je tomberai bientôt moi-même dans les demeures du repos. Confiant dans cette bonté de mon pays, et pénétré pour lui d’un ardent amour, bien naturel de la part d’un homme qui voit dans cette contrée sa terre natale et celle de ses ancêtres pendant plusieurs générations, je me complais d’avance dans cette retraite où je me promets de partager sans trouble, avec mes concitoyens, les doux bienfaits de bonnes lois sous un gouvernement libre, objet toujours favori de mes désirs, et heureuse récompense, je l’espère, de nos soins, de nos travaux et de nos dangers mutuels.
George Washington. 17 septembre 1796.
Discours original en anglais
Friends and Citizens:
The period for a new election of a citizen to administer the executive government of the United States being not far distant, and the time actually arrived when your thoughts must be employed in designating the person who is to be clothed with that important trust, it appears to me proper, especially as it may conduce to a more distinct expression of the public voice, that I should now apprise you of the resolution I have formed, to decline being considered among the number of those out of whom a choice is to be made.
I beg you, at the same time, to do me the justice to be assured that this resolution has not been taken without a strict regard to all the considerations appertaining to the relation which binds a dutiful citizen to his country ; and that in withdrawing the tender of service, which silence in my situation might imply, I am influenced by no diminution of zeal for your future interest, no deficiency of grateful respect for your past kindness, but am supported by a full conviction that the step is compatible with both.
The acceptance of, and continuance hitherto in, the office to which your suffrages have twice called me have been a uniform sacrifice of inclination to the opinion of duty and to a deference for what appeared to be your desire. I constantly hoped that it would have been much earlier in my power, consistently with motives which I was not at liberty to disregard, to return to that retirement from which I had been reluctantly drawn. The strength of my inclination to do this, previous to the last election, had even led to the preparation of an address to declare it to you ; but mature reflection on the then perplexed and critical posture of our affairs with foreign nations, and the unanimous advice of persons entitled to my confidence, impelled me to abandon the idea.
I rejoice that the state of your concerns, external as well as internal, no longer renders the pursuit of inclination incompatible with the sentiment of duty or propriety, and am persuaded, whatever partiality may be retained for my services, that, in the present circumstances of our country, you will not disapprove my determination to retire.
The impressions with which I first undertook the arduous trust were explained on the proper occasion. In the discharge of this trust, I will only say that I have, with good intentions, contributed towards the organization and administration of the government the best exertions of which a very fallible judgment was capable. Not unconscious in the outset of the inferiority of my qualifications, experience in my own eyes, perhaps still more in the eyes of others, has strengthened the motives to diffidence of myself ; and every day the increasing weight of years admonishes me more and more that the shade of retirement is as necessary to me as it will be welcome. Satisfied that if any circumstances have given peculiar value to my services, they were temporary, I have the consolation to believe that, while choice and prudence invite me to quit the political scene, patriotism does not forbid it.
In looking forward to the moment which is intended to terminate the career of my public life, my feelings do not permit me to suspend the deep acknowledgment of that debt of gratitude which I owe to my beloved country for the many honors it has conferred upon me ; still more for the steadfast confidence with which it has supported me ; and for the opportunities I have thence enjoyed of manifesting my inviolable attachment, by services faithful and persevering, though in usefulness unequal to my zeal. If benefits have resulted to our country from these services, let it always be remembered to your praise, and as an instructive example in our annals, that under circumstances in which the passions, agitated in every direction, were liable to mislead, amidst appearances sometimes dubious, vicissitudes of fortune often discouraging, in situations in which not unfrequently want of success has countenanced the spirit of criticism, the constancy of your support was the essential prop of the efforts, and a guarantee of the plans by which they were effected. Profoundly penetrated with this idea, I shall carry it with me to my grave, as a strong incitement to unceasing vows that heaven may continue to you the choicest tokens of its beneficence ; that your union and brotherly affection may be perpetual ; that the free Constitution, which is the work of your hands, may be sacredly maintained ; that its administration in every department may be stamped with wisdom and virtue ; that, in fine, the happiness of the people of these States, under the auspices of liberty, may be made complete by so careful a preservation and so prudent a use of this blessing as will acquire to them the glory of recommending it to the applause, the affection, and adoption of every nation which is yet a stranger to it.
Here, perhaps, I ought to stop. But a solicitude for your welfare, which cannot end but with my life, and the apprehension of danger, natural to that solicitude, urge me, on an occasion like the present, to offer to your solemn contemplation, and to recommend to your frequent review, some sentiments which are the result of much reflection, of no inconsiderable observation, and which appear to me all-important to the permanency of your felicity as a people. These will be offered to you with the more freedom, as you can only see in them the disinterested warnings of a parting friend, who can possibly have no personal motive to bias his counsel. Nor can I forget, as an encouragement to it, your indulgent reception of my sentiments on a former and not dissimilar occasion.
Interwoven as is the love of liberty with every ligament of your hearts, no recommendation of mine is necessary to fortify or confirm the attachment.
The unity of government which constitutes you one people is also now dear to you. It is justly so, for it is a main pillar in the edifice of your real independence, the support of your tranquility at home, your peace abroad ; of your safety ; of your prosperity ; of that very liberty which you so highly prize. But as it is easy to foresee that, from different causes and from different quarters, much pains will be taken, many artifices employed to weaken in your minds the conviction of this truth ; as this is the point in your political fortress against which the batteries of internal and external enemies will be most constantly and actively (though often covertly and insidiously) directed, it is of infinite moment that you should properly estimate the immense value of your national union to your collective and individual happiness ; that you should cherish a cordial, habitual, and immovable attachment to it ; accustoming yourselves to think and speak of it as of the palladium of your political safety and prosperity ; watching for its preservation with jealous anxiety ; discountenancing whatever may suggest even a suspicion that it can in any event be abandoned ; and indignantly frowning upon the first dawning of every attempt to alienate any portion of our country from the rest, or to enfeeble the sacred ties which now link together the various parts.
For this you have every inducement of sympathy and interest. Citizens, by birth or choice, of a common country, that country has a right to concentrate your affections. The name of American, which belongs to you in your national capacity, must always exalt the just pride of patriotism more than any appellation derived from local discriminations. With slight shades of difference, you have the same religion, manners, habits, and political principles. You have in a common cause fought and triumphed together ; the independence and liberty you possess are the work of joint counsels, and joint efforts of common dangers, sufferings, and successes.
But these considerations, however powerfully they address themselves to your sensibility, are greatly outweighed by those which apply more immediately to your interest. Here every portion of our country finds the most commanding motives for carefully guarding and preserving the union of the whole.
The North, in an unrestrained intercourse with the South, protected by the equal laws of a common government, finds in the productions of the latter great additional resources of maritime and commercial enterprise and precious materials of manufacturing industry. The South, in the same intercourse, benefiting by the agency of the North, sees its agriculture grow and its commerce expand. Turning partly into its own channels the seamen of the North, it finds its particular navigation invigorated ; and, while it contributes, in different ways, to nourish and increase the general mass of the national navigation, it looks forward to the protection of a maritime strength, to which itself is unequally adapted. The East, in a like intercourse with the West, already finds, and in the progressive improvement of interior communications by land and water, will more and more find a valuable vent for the commodities which it brings from abroad, or manufactures at home. The West derives from the East supplies requisite to its growth and comfort, and, what is perhaps of still greater consequence, it must of necessity owe the secure enjoyment of indispensable outlets for its own productions to the weight, influence, and the future maritime strength of the Atlantic side of the Union, directed by an indissoluble community of interest as one nation. Any other tenure by which the West can hold this essential advantage, whether derived from its own separate strength, or from an apostate and unnatural connection with any foreign power, must be intrinsically precarious.
While, then, every part of our country thus feels an immediate and particular interest in union, all the parts combined cannot fail to find in the united mass of means and efforts greater strength, greater resource, proportionably greater security from external danger, a less frequent interruption of their peace by foreign nations ; and, what is of inestimable value, they must derive from union an exemption from those broils and wars between themselves, which so frequently afflict neighboring countries not tied together by the same governments, which their own rival ships alone would be sufficient to produce, but which opposite foreign alliances, attachments, and intrigues would stimulate and embitter. Hence, likewise, they will avoid the necessity of those overgrown military establishments which, under any form of government, are inauspicious to liberty, and which are to be regarded as particularly hostile to republican liberty. In this sense it is that your union ought to be considered as a main prop of your liberty, and that the love of the one ought to endear to you the preservation of the other.
These considerations speak a persuasive language to every reflecting and virtuous mind, and exhibit the continuance of the Union as a primary object of patriotic desire. Is there a doubt whether a common government can embrace so large a sphere? Let experience solve it. To listen to mere speculation in such a case were criminal. We are authorized to hope that a proper organization of the whole with the auxiliary agency of governments for the respective subdivisions, will afford a happy issue to the experiment. It is well worth a fair and full experiment. With such powerful and obvious motives to union, affecting all parts of our country, while experience shall not have demonstrated its impracticability, there will always be reason to distrust the patriotism of those who in any quarter may endeavor to weaken its bands.
In contemplating the causes which may disturb our Union, it occurs as matter of serious concern that any ground should have been furnished for characterizing parties by geographical discriminations, Northern and Southern, Atlantic and Western ; whence designing men may endeavor to excite a belief that there is a real difference of local interests and views. One of the expedients of party to acquire influence within particular districts is to misrepresent the opinions and aims of other districts. You cannot shield yourselves too much against the jealousies and heartburnings which spring from these misrepresentations ; they tend to render alien to each other those who ought to be bound together by fraternal affection. The inhabitants of our Western country have lately had a useful lesson on this head ; they have seen, in the negotiation by the Executive, and in the unanimous ratification by the Senate, of the treaty with Spain, and in the universal satisfaction at that event, throughout the United States, a decisive proof how unfounded were the suspicions propagated among them of a policy in the General Government and in the Atlantic States unfriendly to their interests in regard to the Mississippi ; they have been witnesses to the formation of two treaties, that with Great Britain, and that with Spain, which secure to them everything they could desire, in respect to our foreign relations, towards confirming their prosperity. Will it not be their wisdom to rely for the preservation of these advantages on the Union by which they were procured ? Will they not henceforth be deaf to those advisers, if such there are, who would sever them from their brethren and connect them with aliens?
To the efficacy and permanency of your Union, a government for the whole is indispensable. No alliance, however strict, between the parts can be an adequate substitute ; they must inevitably experience the infractions and interruptions which all alliances in all times have experienced. Sensible of this momentous truth, you have improved upon your first essay, by the adoption of a constitution of government better calculated than your former for an intimate union, and for the efficacious management of your common concerns. This government, the offspring of our own choice, uninfluenced and unawed, adopted upon full investigation and mature deliberation, completely free in its principles, in the distribution of its powers, uniting security with energy, and containing within itself a provision for its own amendment, has a just claim to your confidence and your support. Respect for its authority, compliance with its laws, acquiescence in its measures, are duties enjoined by the fundamental maxims of true liberty. The basis of our political systems is the right of the people to make and to alter their constitutions of government. But the Constitution which at any time exists, till changed by an explicit and authentic act of the whole people, is sacredly obligatory upon all. The very idea of the power and the right of the people to establish government presupposes the duty of every individual to obey the established government.
All obstructions to the execution of the laws, all combinations and associations, under whatever plausible character, with the real design to direct, control, counteract, or awe the regular deliberation and action of the constituted authorities, are destructive of this fundamental principle, and of fatal tendency. They serve to organize faction, to give it an artificial and extraordinary force ; to put, in the place of the delegated will of the nation the will of a party, often a small but artful and enterprising minority of the community ; and, according to the alternate triumphs of different parties, to make the public administration the mirror of the ill-concerted and incongruous projects of faction, rather than the organ of consistent and wholesome plans digested by common counsels and modified by mutual interests.
However combinations or associations of the above description may now and then answer popular ends, they are likely, in the course of time and things, to become potent engines, by which cunning, ambitious, and unprincipled men will be enabled to subvert the power of the people and to usurp for themselves the reins of government, destroying afterwards the very engines which have lifted them to unjust dominion.
Towards the preservation of your government, and the permanency of your present happy state, it is requisite, not only that you steadily discountenance irregular oppositions to its acknowledged authority, but also that you resist with care the spirit of innovation upon its principles, however specious the pretexts. One method of assault may be to effect, in the forms of the Constitution, alterations which will impair the energy of the system, and thus to undermine what cannot be directly overthrown. In all the changes to which you may be invited, remember that time and habit are at least as necessary to fix the true character of governments as of other human institutions ; that experience is the surest standard by which to test the real tendency of the existing constitution of a country ; that facility in changes, upon the credit of mere hypothesis and opinion, exposes to perpetual change, from the endless variety of hypothesis and opinion ; and remember, especially, that for the efficient management of your common interests, in a country so extensive as ours, a government of as much vigor as is consistent with the perfect security of liberty is indispensable. Liberty itself will find in such a government, with powers properly distributed and adjusted, its surest guardian. It is, indeed, little else than a name, where the government is too feeble to withstand the enterprises of faction, to confine each member of the society within the limits prescribed by the laws, and to maintain all in the secure and tranquil enjoyment of the rights of person and property.
I have already intimated to you the danger of parties in the State, with particular reference to the founding of them on geographical discriminations. Let me now take a more comprehensive view, and warn you in the most solemn manner against the baneful effects of the spirit of party generally.
This spirit, unfortunately, is inseparable from our nature, having its root in the strongest passions of the human mind. It exists under different shapes in all governments, more or less stifled, controlled, or repressed ; but, in those of the popular form, it is seen in its greatest rankness, and is truly their worst enemy.
The alternate domination of one faction over another, sharpened by the spirit of revenge, natural to party dissension, which in different ages and countries has perpetrated the most horrid enormities, is itself a frightful despotism. But this leads at length to a more formal and permanent despotism. The disorders and miseries which result gradually incline the minds of men to seek security and repose in the absolute power of an individual ; and sooner or later the chief of some prevailing faction, more able or more fortunate than his competitors, turns this disposition to the purposes of his own elevation, on the ruins of public liberty.
Without looking forward to an extremity of this kind (which nevertheless ought not to be entirely out of sight), the common and continual mischiefs of the spirit of party are sufficient to make it the interest and duty of a wise people to discourage and restrain it.
It serves always to distract the public councils and enfeeble the public administration. It agitates the community with ill-founded jealousies and false alarms, kindles the animosity of one part against another, foments occasionally riot and insurrection. It opens the door to foreign influence and corruption, which finds a facilitated access to the government itself through the channels of party passions. Thus the policy and the will of one country are subjected to the policy and will of another.
There is an opinion that parties in free countries are useful checks upon the administration of the government and serve to keep alive the spirit of liberty. This within certain limits is probably true ; and in governments of a monarchical cast, patriotism may look with indulgence, if not with favor, upon the spirit of party. But in those of the popular character, in governments purely elective, it is a spirit not to be encouraged. From their natural tendency, it is certain there will always be enough of that spirit for every salutary purpose. And there being constant danger of excess, the effort ought to be by force of public opinion, to mitigate and assuage it. A fire not to be quenched, it demands a uniform vigilance to prevent its bursting into a flame, lest, instead of warming, it should consume.
It is important, likewise, that the habits of thinking in a free country should inspire caution in those entrusted with its administration, to confine themselves within their respective constitutional spheres, avoiding in the exercise of the powers of one department to encroach upon another. The spirit of encroachment tends to consolidate the powers of all the departments in one, and thus to create, whatever the form of government, a real despotism. A just estimate of that love of power, and proneness to abuse it, which predominates in the human heart, is sufficient to satisfy us of the truth of this position. The necessity of reciprocal checks in the exercise of political power, by dividing and distributing it into different depositaries, and constituting each the guardian of the public weal against invasions by the others, has been evinced by experiments ancient and modern ; some of them in our country and under our own eyes. To preserve them must be as necessary as to institute them. If, in the opinion of the people, the distribution or modification of the constitutional powers be in any particular wrong, let it be corrected by an amendment in the way which the Constitution designates. But let there be no change by usurpation ; for though this, in one instance, may be the instrument of good, it is the customary weapon by which free governments are destroyed. The precedent must always greatly overbalance in permanent evil any partial or transient benefit, which the use can at any time yield.
Of all the dispositions and habits which lead to political prosperity, religion and morality are indispensable supports. In vain would that man claim the tribute of patriotism, who should labor to subvert these great pillars of human happiness, these firmest props of the duties of men and citizens. The mere politician, equally with the pious man, ought to respect and to cherish them. A volume could not trace all their connections with private and public felicity. Let it simply be asked: Where is the security for property, for reputation, for life, if the sense of religious obligation desert the oaths which are the instruments of investigation in courts of justice ? And let us with caution indulge the supposition that morality can be maintained without religion. Whatever may be conceded to the influence of refined education on minds of peculiar structure, reason and experience both forbid us to expect that national morality can prevail in exclusion of religious principle.
It is substantially true that virtue or morality is a necessary spring of popular government. The rule, indeed, extends with more or less force to every species of free government. Who that is a sincere friend to it can look with indifference upon attempts to shake the foundation of the fabric?
Promote then, as an object of primary importance, institutions for the general diffusion of knowledge. In proportion as the structure of a government gives force to public opinion, it is essential that public opinion should be enlightened.
As a very important source of strength and security, cherish public credit. One method of preserving it is to use it as sparingly as possible, avoiding occasions of expense by cultivating peace, but remembering also that timely disbursements to prepare for danger frequently prevent much greater disbursements to repel it, avoiding likewise the accumulation of debt, not only by shunning occasions of expense, but by vigorous exertion in time of peace to discharge the debts which unavoidable wars may have occasioned, not ungenerously throwing upon posterity the burden which we ourselves ought to bear. The execution of these maxims belongs to your representatives, but it is necessary that public opinion should co-operate. To facilitate to them the performance of their duty, it is essential that you should practically bear in mind that towards the payment of debts there must be revenue ; that to have revenue there must be taxes ; that no taxes can be devised which are not more or less inconvenient and unpleasant ; that the intrinsic embarrassment, inseparable from the selection of the proper objects (which is always a choice of difficulties), ought to be a decisive motive for a candid construction of the conduct of the government in making it, and for a spirit of acquiescence in the measures for obtaining revenue, which the public exigencies may at any time dictate.
Observe good faith and justice towards all nations ; cultivate peace and harmony with all. Religion and morality enjoin this conduct ; and can it be, that good policy does not equally enjoin it – It will be worthy of a free, enlightened, and at no distant period, a great nation, to give to mankind the magnanimous and too novel example of a people always guided by an exalted justice and benevolence. Who can doubt that, in the course of time and things, the fruits of such a plan would richly repay any temporary advantages which might be lost by a steady adherence to it ? Can it be that Providence has not connected the permanent felicity of a nation with its virtue ? The experiment, at least, is recommended by every sentiment which ennobles human nature. Alas! is it rendered impossible by its vices?
In the execution of such a plan, nothing is more essential than that permanent, inveterate antipathies against particular nations, and passionate attachments for others, should be excluded ; and that, in place of them, just and amicable feelings towards all should be cultivated. The nation which indulges towards another a habitual hatred or a habitual fondness is in some degree a slave. It is a slave to its animosity or to its affection, either of which is sufficient to lead it astray from its duty and its interest. Antipathy in one nation against another disposes each more readily to offer insult and injury, to lay hold of slight causes of umbrage, and to be haughty and intractable, when accidental or trifling occasions of dispute occur. Hence, frequent collisions, obstinate, envenomed, and bloody contests. The nation, prompted by ill-will and resentment, sometimes impels to war the government, contrary to the best calculations of policy. The government sometimes participates in the national propensity, and adopts through passion what reason would reject ; at other times it makes the animosity of the nation subservient to projects of hostility instigated by pride, ambition, and other sinister and pernicious motives. The peace often, sometimes perhaps the liberty, of nations, has been the victim.
So likewise, a passionate attachment of one nation for another produces a variety of evils. Sympathy for the favorite nation, facilitating the illusion of an imaginary common interest in cases where no real common interest exists, and infusing into one the enmities of the other, betrays the former into a participation in the quarrels and wars of the latter without adequate inducement or justification. It leads also to concessions to the favorite nation of privileges denied to others which is apt doubly to injure the nation making the concessions ; by unnecessarily parting with what ought to have been retained, and by exciting jealousy, ill-will, and a disposition to retaliate, in the parties from whom equal privileges are withheld. And it gives to ambitious, corrupted, or deluded citizens (who devote themselves to the favorite nation), facility to betray or sacrifice the interests of their own country, without odium, sometimes even with popularity ; gilding, with the appearances of a virtuous sense of obligation, a commendable deference for public opinion, or a laudable zeal for public good, the base or foolish compliances of ambition, corruption, or infatuation.
As avenues to foreign influence in innumerable ways, such attachments are particularly alarming to the truly enlightened and independent patriot. How many opportunities do they afford to tamper with domestic factions, to practice the arts of seduction, to mislead public opinion, to influence or awe the public councils. Such an attachment of a small or weak towards a great and powerful nation dooms the former to be the satellite of the latter.
Against the insidious wiles of foreign influence (I conjure you to believe me, fellow-citizens) the jealousy of a free people ought to be constantly awake, since history and experience prove that foreign influence is one of the most baneful foes of republican government. But that jealousy to be useful must be impartial ; else it becomes the instrument of the very influence to be avoided, instead of a defense against it. Excessive partiality for one foreign nation and excessive dislike of another cause those whom they actuate to see danger only on one side, and serve to veil and even second the arts of influence on the other. Real patriots who may resist the intrigues of the favorite are liable to become suspected and odious, while its tools and dupes usurp the applause and confidence of the people, to surrender their interests.
The great rule of conduct for us in regard to foreign nations is in extending our commercial relations, to have with them as little political connection as possible. So far as we have already formed engagements, let them be fulfilled with perfect good faith. Here let us stop. Europe has a set of primary interests which to us have none ; or a very remote relation. Hence she must be engaged in frequent controversies, the causes of which are essentially foreign to our concerns. Hence, therefore, it must be unwise in us to implicate ourselves by artificial ties in the ordinary vicissitudes of her politics, or the ordinary combinations and collisions of her friendships or enmities.
Our detached and distant situation invites and enables us to pursue a different course. If we remain one people under an efficient government. the period is not far off when we may defy material injury from external annoyance ; when we may take such an attitude as will cause the neutrality we may at any time resolve upon to be scrupulously respected ; when belligerent nations, under the impossibility of making acquisitions upon us, will not lightly hazard the giving us provocation ; when we may choose peace or war, as our interest, guided by justice, shall counsel.
Why forego the advantages of so peculiar a situation? Why quit our own to stand upon foreign ground? Why, by interweaving our destiny with that of any part of Europe, entangle our peace and prosperity in the toils of European ambition, rivalship, interest, humor or caprice?
It is our true policy to steer clear of permanent alliances with any portion of the foreign world ; so far, I mean, as we are now at liberty to do it ; for let me not be understood as capable of patronizing infidelity to existing engagements. I hold the maxim no less applicable to public than to private affairs, that honesty is always the best policy. I repeat it, therefore, let those engagements be observed in their genuine sense. But, in my opinion, it is unnecessary and would be unwise to extend them.
Taking care always to keep ourselves by suitable establishments on a respectable defensive posture, we may safely trust to temporary alliances for extraordinary emergencies.
Harmony, liberal intercourse with all nations, are recommended by policy, humanity, and interest. But even our commercial policy should hold an equal and impartial hand ; neither seeking nor granting exclusive favors or preferences ; consulting the natural course of things ; diffusing and diversifying by gentle means the streams of commerce, but forcing nothing ; establishing (with powers so disposed, in order to give trade a stable course, to define the rights of our merchants, and to enable the government to support them) conventional rules of intercourse, the best that present circumstances and mutual opinion will permit, but temporary, and liable to be from time to time abandoned or varied, as experience and circumstances shall dictate ; constantly keeping in view that it is folly in one nation to look for disinterested favors from another ; that it must pay with a portion of its independence for whatever it may accept under that character ; that, by such acceptance, it may place itself in the condition of having given equivalents for nominal favors, and yet of being reproached with ingratitude for not giving more. There can be no greater error than to expect or calculate upon real favors from nation to nation. It is an illusion, which experience must cure, which a just pride ought to discard.
In offering to you, my countrymen, these counsels of an old and affectionate friend, I dare not hope they will make the strong and lasting impression I could wish ; that they will control the usual current of the passions, or prevent our nation from running the course which has hitherto marked the destiny of nations. But, if I may even flatter myself that they may be productive of some partial benefit, some occasional good ; that they may now and then recur to moderate the fury of party spirit, to warn against the mischiefs of foreign intrigue, to guard against the impostures of pretended patriotism ; this hope will be a full recompense for the solicitude for your welfare, by which they have been dictated.
How far in the discharge of my official duties I have been guided by the principles which have been delineated, the public records and other evidences of my conduct must witness to you and to the world. To myself, the assurance of my own conscience is, that I have at least believed myself to be guided by them.
In relation to the still subsisting war in Europe, my proclamation of the twenty-second of April, I793, is the index of my plan. Sanctioned by your approving voice, and by that of your representatives in both houses of Congress, the spirit of that measure has continually governed me, uninfluenced by any attempts to deter or divert me from it.
After deliberate examination, with the aid of the best lights I could obtain, I was well satisfied that our country, under all the circumstances of the case, had a right to take, and was bound in duty and interest to take, a neutral position. Having taken it, I determined, as far as should depend upon me, to maintain it, with moderation, perseverance, and firmness.
The considerations which respect the right to hold this conduct, it is not necessary on this occasion to detail. I will only observe that, according to my understanding of the matter, that right, so far from being denied by any of the belligerent powers, has been virtually admitted by all.
The duty of holding a neutral conduct may be inferred, without anything more, from the obligation which justice and humanity impose on every nation, in cases in which it is free to act, to maintain inviolate the relations of peace and amity towards other nations.
The inducements of interest for observing that conduct will best be referred to your own reflections and experience. With me a predominant motive has been to endeavor to gain time to our country to settle and mature its yet recent institutions, and to progress without interruption to that degree of strength and consistency which is necessary to give it, humanly speaking, the command of its own fortunes.
Though, in reviewing the incidents of my administration, I am unconscious of intentional error, I am nevertheless too sensible of my defects not to think it probable that I may have committed many errors. Whatever they may be, I fervently beseech the Almighty to avert or mitigate the evils to which they may tend. I shall also carry with me the hope that my country will never cease to view them with indulgence ; and that, after forty five years of my life dedicated to its service with an upright zeal, the faults of incompetent abilities will be consigned to oblivion, as myself must soon be to the mansions of rest.
Relying on its kindness in this as in other things, and actuated by that fervent love towards it, which is so natural to a man who views in it the native soil of himself and his progenitors for several generations, I anticipate with pleasing expectation that retreat in which I promise myself to realize, without alloy, the sweet enjoyment of partaking, in the midst of my fellow-citizens, the benign influence of good laws under a free government, the ever-favorite object of my heart, and the happy reward, as I trust, of our mutual cares, labors, and dangers.
George Washington. September 17, 1796