Le retour de Michelle Bachelet au sommet de l’État – elle a déjà été déjà présidente de la République de 2006 au 2010 – devrait ouvrir une nouvelle page de l’histoire politique du pays. Pour la première fois en effet, la Nouvelle majorité qui l’a portée au pouvoir, formée du Parti du mouvement vers le socialisme, du Parti communiste, du Mouvement de révolution démocratique et des Mouvements en faveur de l’enseignement gratuit, sera majoritaire. Le Chili sort ainsi, après des années post-dictature, de ce qu’on avait coutume d’appeler la « transition chilienne », dans le cadre d’un pacte avec les militaires. Pendant ces années, les changements ont été quasi inexistants au niveau économique, sinon pires, avec la privatisation par les divers gouvernements des grands secteurs publics comme l’eau l’électricité, les transports et l’éducation. Désormais, la pression du mouvement social, combinée à l’arrivée d’une génération n’ayant pas connu la dictature et n’hésitant pas à descendre dans la rue, devrait provoquer les changements attendus par la majorité des Chiliens. Michelle Bachelet devra s’adapter.