La présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza a nommé, dimanche 10 août, Mahamat Kamoun, un musulman, nouveau Premier ministre pour relancer la transition et mettre en œuvre le très précaire accord de cessez-le-feu signé fin juillet.
C’est la première fois qu’un musulman occupe la fonction de premier ministre depuis l’indépendance du pays en 1960.
De confession musulmane, spécialiste des finances, Mahamat Kamoun avait été directeur général du Trésor sous le président François Bozizé, au pouvoir de 2003 à mars 2013.
Minoritaires dans le pays, les musulmans sont aujourd’hui souvent assimilés par leurs concitoyens aux rebelles de la Séléka. Mahamat Kamoun, n’est pas membre de la Séléka mais est réputé avoir de l’influence sur certains de ses chefs.
La nomination de M. Kamoun intervient près de deux semaines après un accord de cessez-le-feu signé à Brazzaville entre la Séléka et les milices majoritairement chrétiennes anti-balaka. Cet accord de cessation des hostilités est censé relancer la transition politique dans le pays, en panne depuis des mois.
Le gouvernement du Premier ministre André Nzapayéké, composé majoritairement de technocrates, avait démissionné dans la foulée, à la demande de Catherine Samba-Panza, qui a mené depuis lors de nombreuses consultations pour former un nouveau gouvernement.
La présence des groupes armés – Séléka et anti-balaka – au sein du prochain gouvernement est l’un des principaux enjeux de ces discussions et fait polémique dans le pays.
La Centrafrique reste meurtrie par plus d’un an de violences inter-religieuses, qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
Source : Agenceecofin