
L’ancien ministre de la Défense centrafricain, Jean-Jacques Demafouth, a été arrêté le 6 janvier à Bangui.
Ancien leader des ex-rebelles de l’APRD, candidat à l’élection présidentielle en 2011, Jean-Jacques Demafouth a vu plusieurs fois sa vie menacée par le pouvoir, au point d’avoir fait l’objet de mesures de protection mises en place par les forces de la Micopax, la Mission des Nations unies pour la consolidation de la paix en Centrafrique. Par ailleurs, il était responsable des opérations de désarmement, démobilisation et réintégration des rebelles. Ces derniers temps, ses rapports avec le président Bozizé s’étaient considérablement améliorés et il avait enfin pu quitter le camp Mpoko où il avait établi sa résidence. L’embellie n’a apparemment été que de courte durée. Il est accusé de « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat », ce que le porte-parole de l’APRD, Bertin Wafio, juge « peu crédible ». Il semble donc que cette arrestation n’ait d’autre visée que de retirer du paysage politique un adversaire de longue date. Son entourage s’inquiète régulièrement de son sort, craignant qu’il ne lui arrive le même sort qu’à Charles Massi, qui avait péri sous la main des soldats centrafricains dans la forêt du nord du pays.