Dans les provinces du nord, mais également à Bangui, la capitale, les groupes armés reprennent leurs activités après une accalmie de quelques mois. Celle-ci a permis l’élection d’un nouveau président, Faustin-Archange Touadéra, mais elle n’a pas été suffisamment longue pour permettre le désarmement.
Les Banguissois y croyaient pourtant : hélas, la trêve n’a duré que quelques mois et la capitale centrafricaine a renoué, au cours de la semaine du 20 juin, avec la violence. En effet, six policiers ont été pris en otage dans le quartier musulman du PK5, en plein cœur de la ville, entraînant une opération des Casques bleus de la Mission des Nations unies pour la sécurisation en Centrafrique (Minusca) qui a fait sept morts et une vingtaine de blessés. Le « groupe d’autodéfense » auteur de l’enlèvement sont, selon le ministre de la Sécurité Jean-Serge Bokassa, « des criminels et rien d’autre. Ils se livrent à des activités de grand banditisme et tuent, mais ils n’ont pas d’agenda politique ».
Il n’en demeure pas moins que, lourdement armés, ils n’hésitent pas à défier l’autorité de l’État et ils menacent gravement la sécurité civile. Plus que nécessaire, leur désarmement est une condition indispensable à la restauration de la paix.
Après trois années de guerre civile, le pays n’a pas les moyens humains et financiers de remettre sur pied, à court terme, son armée nationale et ses forces de police. Il ne peut compter que sur la Minusca, riche tout de même de 12 000 soldats, pour assurer la neutralisation de ces groupes armées. En effet, la France, partenaire traditionnel, a décidé de mettre fin à son opération Sangaris, qui était en place depuis 2013 mais dont la vocation première n’était que de stopper les massacres intercommunautaires. On pourrait croire que c’est justement le départ des forces françaises qui a donné le signal de reprise des exactions, mais il n’en est rien : depuis plusieurs semaines déjà, les effectifs de Sangaris baissent régulièrement pour ne plus représenter que 350 soldats. Ceux-ci resteront basés à Bangui et serviront « d’appui technique » à la Minusca.