Le président du mouvement d’opposition Nidaa Tounes, l’ancien Premier ministre Béji Caid Essebsi, a annoncé jeudi qu’il sera candidat à la prochaine élection présidentielle en Tunisie, qui devrse dérouler, selon lui, en octobre et au plus tard à la fin de l’année en cours.
« Je serai candidat, si je suis en vie et en bonne santé et si Nidaa Tounes considère que je suis son meilleur représentant à cette élection », a déclaré à Paris M. Caid Essebsi, qui avait dirigé le second gouvernement provisoire de transition après la chute du régime de Ben Ali.
Crée en juillet 2012, Nidaa Tounes rassemble quatre courant politiques: destouriens, syndicalistes, gauche, indépendants. M. Essebsi se réclame pour sa part de l’ancien présidsent Habib Bourguiba, en se déclarant : « bouguibien ».
M. Caid Essbsi a estimé qu’après le vote de la nouvelle constitution et la formation d’un nouveau gouvernement indépendant ayant notamment pour tâches de rétablir la sécurité — qui s’est considérablement dégradée — et de superviser les prochains scrutins, la « Tunisie a amorcé sa sortie de l’ornière », mais, a-t-il ajouté, « si elle n’est plus menacée, elle n’est pas sauve pour autant ».
« Nous soutiendrons le gouvernement de M. Mehdi Jomâa, jusqu’à nouvel ordre », a-t-il dit, en affirmant que ce dernier sera jugé sur ses résultats.
Concernant les prochaines élections, M. Caïd Essebsi s’est déclaré confiant sur les résultats de son mouvement. « Nous sommes le parti majoritaire, selon les sondages. Nidaa Tounes a rétabli l’équilibre sur la scène politique tunisienne, qui avait été rompu par Ennahda». Il a laissé pour après les élections la question des alliances éventuelles. « Il nous faut avoir les résultats avant de nous prononcer », a-t-il dit.
« Nous estimons qu’il n’y a pas de « gens de Ben Ali » et d’autres qui ne le sont pas. Nous sommes tous des Tunisiens. Tous les Tunisiens qui ne sont pas poursuivis par la justice ont le droit le participer à la vie politique de leur pays ».
M. Caïd Essebsi a par ailleurs récusé le discours des islamistes d’Ennahda selon lequel ce dernier avait cédé volontairement le pouvoir qu’il exerçait depuis octobre pour faciliter la sortie de crise. « Ils n’avaient plus le choix », a-t-il dit, après la vague de manifestations survenue à la suite de l’assassinat dans des circonstances qui n’ont toujours pas été éclaircies du leader de la gauche nationaliste arabe Mohammed Brahmi, précédé par le meurtre d’un autre leader du même courant Chokri Belaid.