Alors que les manifestations ont fait au moins un mort à Ouagadougou, la nuit s’annonce agitée.
Le chef de l’État, Blaise Compaoré, a annoncé dans l’après-midi du 30 octobre la dissolution du gouvernement et l’ouverture de négociations avec l’opposition. Les mouvements de foule se sont prolongés toute la journée, notamment à Bobo Dioulasso, la grande ville du sud et bien sûr à Ouagadougou, la capitale, où l’assemblée nationale a été prise d’assaut, ainsi que la Radio-télévision, empêchant la télévision nationale d’émettre. Les manifestations ont coûté la vie à au moins une personne. L’état d’urgence est décrété sur tout le territoire. À Ouaga, les forces de l’ordre ont tenté de disperser les manifestants avec des canons à eau, sans y parvenir.
Le destin du président Compaoré apparaissait, en fin d’après-midi, relativement précaire. En effet, le général à la retraite Kouamé Lougué, ancien ministre de la Défense, se serait entretenu toute l’après-midi avec le chef de l’état-major des armées, Nabéré Honoré Traoré, ainsi que les plus hauts gradés du pays. Il aurait, dit-on, le soutien « des manifestants » pour prendre le pouvoir.