Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, a lancé un appel pour des fonds supplémentaires afin de pouvoir affronter une des pires crises humanitaires d’Afrique, celle causée par Boko Haram au nord du Nigeria et dans la région du lac Tchad. Après avoir visité Yola et Maiduguri, deux villes du nord-est du Nigeria, où des centaines de milliers de déplacés ont trouvé refuge, Maurer a insisté sur le besoin urgent aux victimes de violences sexuelles, de nombreuses femmes et jeunes filles ayant été enlevées et violées par le groupe islamiste. « Des communautés entières ont fui leurs villages et enduré des douleurs inimaginables », a-t-il déclaré à l’AFP, en épinglant au passage les associations humanitaires : « Je suis critique envers ces acteurs humanitaires qui parlent beaucoup et ne produisent pas de résultats sur le terrain. »
L’insurrection islamiste et sa répression par les forces de l’ordre ont fait plus de 15 000 morts et plus de 1,5 million de déplacés depuis 2009. Cela fait de cette région ravagée par Boko Haram la troisième plus importante opération du CICR après la Syrie et le Soudan du Sud. « Même si les combats s’achèvent demain, il faudra des années d’investissement et de travail acharné pour reconstruire les emplois et les services, dépasser le traumatisme et retrouver une forme de normalité », a conclu le président du CICR.