Débouté à la mi-mai de ses poursuites en diffamation contre le Comité catholique contre la faim (CCFD-Terre solidaire), qui avait publié en 2009 un rapport évoquant les présumés « biens mal acquis » par lui et sa famille, le président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ne baisse pas les bras. Très remonté contre Paris qui a, dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte sur cette affaire, saisi plusieurs véhicules de luxe et du mobilier de grande valeur appartenant à sa famille, le président équato-guinéen a mobilisé des médias africains à Malabo pour porter, à son tour, des accusations d’acquisition frauduleuse de biens africains par des pays occidentaux, souvent anciennes puissances coloniales. « Les pays occidentaux ont acquis des biens, de façon malhonnête en Afrique. Mais là, on n’en parle pas. On ne parle que des chefs d’État africains. Des dirigeants arabes ont acquis des biens de forte valeur en France. Il en va de même des Russes. Pourquoi ne dit-on pas qu’il s’agit de biens mal acquis ? L’acharnement contre les chefs d’État africains est une discrimination liée à la race. C’est un dénigrement voulu et orchestré par des puissances qui ne veulent pas que l’Afrique avance, et qui sont responsables de l’état dans lequel se trouve notre continent, dépouillé par eux, depuis des siècles. » « Le drame de l’Afrique, conclut-il, est que certains de ses dirigeants ne sont pas autonomes dans leur prise de décision. Ils prennent leurs ordres de l’extérieur. L’Afrique ne s’en sortira pas tant qu’il en ira ainsi. »